Affaire Bougazelli : les précisions du ministère de la justice

par pierre Dieme

« Les investigations suivent leur cours, à charge et à décharge, à la fin desquelles, la décision sera prise ou non, de le traduire devant la juridiction de jugement le cas échéant. Les motifs de placement sous mandat de dépôt et de mise en liberté provisoire inhérents au secret de l’instruction ne sont connus que du magistrat instructeur, du procureur de la République et des conseils. Toutes autres informations et interprétations sur la décision de mise en liberté et sur la suite qui sera donnée à l’affaire relèvent d’une spéculation gratuite », lit-on dans le communiqué du ministère de la Justice, relatif à l’affaire Seydina Fall dit Bougazelli.

Les services du ministre Malick Sall, réagissent, ici, après les sorties, entre autres, du collectif Noo Lank, déplorant « l’inaction » de la Justice, suite à la vidéo montrant l’arrestation du député, avant sa démission, en flagrant délit de trafic de faux billets de banque.

Ainsi, « sans interférer dans la procédure judiciaire suivie contre Seydina Fall, surnommé Bougazelli, qui est toujours entre les mains du magistrat instructeur, le Ministère de la Justice rappelle que la liberté provisoire lui a été octroyée suite à sa demande, comme le prévoit la procédure ».

« Une vidéo tournée par des gendarmes, comme élément de preuve, enregistrant clairement les images et propos d’un trafiquant de faux billets, filé et pris la main dans le sac par des enquêteurs dûment mandatés… Une telle vidéo ne peut être ignorée par la justice, au point de mettre en liberté provisoire le sieur Bougazelli, pour lui permettre de continuer ses activités politiques, mener ses affaires personnelles et même menacer les gendarmes enquêteurs, en les faisant passer pour des corrompus », a dénoncé, face à la presse, le mouvement de la société civile.

Ses membres, dans tous leurs états, disaient ne pas comprendre que « dans un pays avec une justice normale, que l’on puisse saisir d’une affaire privée concernant Kilifeu et Simon pour les envoyer en prison et laisser l’ex-député vaquer à ses occupations. »

Dénonçant « deux poids, deux mesures évidents et totalement scandaleux », le collectif appelait aussi à faire un choix entre « la libération de Kilifeu et Simon ou le retour de Bougazelli en prison ».

Le 14 novembre 2019, Bougazelli a été arrêté par la Section de recherches (SR), au niveau de la station d’essence de Ngor. Depuis le 10 juin 2020, le responsable de l’Alliance pour la République (APR, parti au pouvoir) bénéficie d’une liberté provisoire pour des raisons de santé.

Très en colère après la publication de la vidéo produite dans son véhicule de fonction, le montrant en train de supplier les gendarmes afin de « gérer » l’affaire dans la discrétion, il a annoncé une plainte, accusant le gendarme Abdou Aziz Mbaye, cité comme auteur de la vidéo.

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