Pour Barthélemy Dias, Me Abdoulaye Wade n’a pas les commandes du Pds. Le maire de Mermoz-Sacré Cœur appelle Karim Wade à revenir au Sénégal car, «quiconque veut exister au Sénégal, doit comprendre que le combat se passe au Sénégal, être au Sénégal et se battre au Sénégal».
La grande coalition annoncée de l’opposition aura accouché de 3 pôles : Yewwi askan wi (Yaw), le Pds et ses alliés et le groupe de Bougane Guèye Dany. Les démons de la division qui ont frappé l’opposition en 2017, ont resurgi en 2021 en perspective des Locales du 23 janvier 2022. Pour Barthélemy Dias, l’éclatement de l’opposition en 3 coalitions «n’est que la vitalité de la démocratie et du choc des ambitions». Si le Pds a pris ses distances avec Yaw, ce n’est pas de la faute du Président Abdoulaye Wade, a analysé ce proche de Khalifa Sall. Pour s’en convaincre, le maire de Mermoz-Sacré Cœur a rappelé les tractations qui ont fait voler en éclats la coalition de l’opposition à la veille des Législatives de 2017. «Si Abdoulaye Wade était seul aux commandes, je crois qu’on serait ensemble. Mais Wade n’est pas aux commandes du Pds. Je suis désolé», a d’abord déclaré M. Dias hier, au cours de l’émission Jury du dimanche sur I-radio et Itv. Le responsable de Taxawu Senegaal a précisé que le Secrétaire général du Pds «n’a été impliqué ni de près ni de loin à l’implosion de la coalition de 2017». Barthélemy Dias d’ajouter : «Karim Wade m’entend. J’ai discuté avec lui pendant 72h au téléphone. Lui sait ce qui s’est passé, moi aussi. Khalifa Sall était en prison. Il m’a fait contacter, car j’étais à Paris, pour me dire qu’il n’est pas candidat à la tête de liste (nationale) et que cette tête de liste ne doit pas être le moteur de l’implosion de cette coalition. C’est moi qui me suis opposé par principe. J’ai demandé à Karim Wade si lui ou son père étaient candidats, il m’a répondu non. Je lui ai fait comprendre qu’on voulait faire de Khalifa Sall, tête de liste pour la symbolique parce qu’au même moment, le Pds avait fait de lui (Karim) son candidat (à la Présidentielle de 2019) tout en sachant qu’il était inéligible. Si Karim Wade me dit qu’il est un homme politique et qu’il n’est pas en mesure de comprendre ça, que voulez- vous que je vous dise ?»
«Wade est devenu Président parce qu’il s’assume et s’est assumé»
Pour M. Dias, la contrainte par corps qui pèse sur la tête de Karim Wade est un «complot» contre ce dernier qui «doit prendre son courage à deux mains». A Wade-fils, il dira : «Personne n’a fait autant de séjours carcéraux que Abdoulaye Wade, son père. Il est devenu président de la République parce qu’il s’assume et s’est assumé. Karim doit assumer et s’assumer». S’il ne l’a pas dit ouvertement, Barthélemy Dias semble faire comprendre que le Pds est dirigé depuis le Qatar par Karim Wade. «Quiconque veut exister au Sénégal, il doit comprendre que le combat se passe au Sénégal et il faut être au Sénégal et se battre au Sénégal. Nous avons en face de nous le Président Macky Sall et son régime, faisons leur face ! Qu’on soit dans la coalition Geum sa bopp, celle du Pds ou de Yewwi askan wi, nous devons tous nous donner la main pour faire face à Macky Sall qui cherche à briguer un 3ème mandat. Ces élections locales constituent pour nous le premier tour de l’élection présidentielle», a-t-il indiqué.
L’ancien député socialiste a souligné qu’en 2017, le plan du Pds n’était pas de mettre Wade sur les listes électorales. Ainsi, il regrette le «manque de générosité» de l’ancien parti au pouvoir lorsque Wade a refusé de siéger à l’Assemblée nationale pour réclamer la présence du député Khalifa Sall qui était en prison. «Si c’était son fils Karim Wade, est-ce qu’il allait refuser de siéger ?», s’est interrogé Barthélemy Dias.
Par Souleymane THIAM