Depuis l’incendie survenu au Building administratif, le marché dit du «nettoyage des baies vitrées», dont les travaux seraient à l’origine du sinistre, a été évoqué. Les services du secrétariat général du Gouvernement viennent de briser le silence sur l’affaire.
«Il a été prétendu que le marché a été conclu sur un appel d’offres restreint, dans des conditions ‘‘opaques’’. En réalité, le marché a été passé par la procédure de Demande de renseignements et de prix à compétition restreinte, qui s’applique aux marchés de travaux de l’Etat, dont les montants sont inférieurs à 25 000 000 F CFA», indique le Service de Gestion du Building administratif (Sgba).
Il explique, dans un communiqué parvenu à iGfm, que cette procédure est prévue par l’article 78 du Code des Marchés publics et par l’arrêté n°00107 du 07 janvier 2015 qui en porte application. «En l’espèce, le marché signé avec DOOKE , entreprise présente au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et en France, s’élève à 14 986 000 F Cfa Ttc. En conséquence, il n’y a pas eu recours à une procédure d’appel d’offres restreint». Ledit marché a été lancé par le Sgba, administrateur des crédits destinés aux travaux en cause.
Sur la nature des travaux, ils indiquent qu’il s’agit plutôt de fourniture et de pose de points d’ancrage au toit de l’immeuble, et non «de nettoyage des baies vitrées». «Ces travaux de pose de points d’ancrage étaient rendus nécessaires pour assurer, en toute sécurité, le nettoiement de la façade ou baie vitrée du Building», indiquent la Sgba.
Le Service de Gestion du Building administratif ajoute que la procédure d’appel d’offres ouvert concernant le lot n°4 relatif au nettoiement de la façade a été déclarée infructueuse, après avis favorable de la Dcm. Ce, du fait de l’absence de ces points d’ancrage, permettant une descente en rappel de cordistes, travaillant simultanément sur des intervalles de 2 mètres. Et c’est pourquoi, disent-ils, que «la façade n’a jamais pu faire l’objet de nettoiement depuis l’inauguration du Building».
Quant aux dégâts de l’incendie, l’évaluation est en cours. Et donc, pour le Service de Gestion du Building administratif, actuellement «il serait hasardeux de conclure qu’ils sont estimés à des milliards.» Mais, quid des causes véritables de l’incendie ? Où en est l’enquête ? Les responsabilités ont-elles été situées sur ce fait ayant touché le siège du gouvernement qui a coûté des dizaines de milliards au contribuable ? Aucune réponse à ces questions pour l’instant.
Youssouf SANE