La gestion des inondations par le gouvernement est fortement décriée par une bonne partie de l’opinion. Jusque-là, les autorités ont toujours indexé le changement climatique. Invité hier de l’émission Jury du dimanche (JDD), le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow a reconnu qu’il y a eu des défaillances dans la conduite des travaux d’assainissement à Keur Massar.
Abdoulaye Saydou Sow juge déplacé que l’on veuille politiser le débat sur les inondations. Selon le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, il faudrait une analyse lucide qui n’occulte pas les changements climatiques. «Ils ont causé des conséquences désastreuses à tous les niveaux et dans beaucoup pays y compris les Etats-Unis, l’Allemagne et la Belgique. Le système de gestion des inondations est périclité par les changements climatiques», a indiqué Monsieur Sow.
Et du point de vue de la gestion des inondations, le ministre et responsable apériste de Kaffrine rappelle que dès son arrivée au pouvoir, le Président Macky Sall a mis en place le Plan Décennal de Lutte contre les Inondations (Pdli). Ce qui est une bonne avancée par rapport à ce qui a été fait dans le passé, souligne-t-il avant d’affirmer que même si les inondations constituent une réalité, le niveau a été bien réduit comparé aux années précédentes. «Parce qu’il y a un travail qui a été bien fait. Mais comme toute œuvre humaine, il y a des choses à parfaire», s’empresse-t-il d’ajouter. Il précise dans la foulée que le Pdli ne pouvait prendre en charge les questions liées au changement climatique. La preuve, souligne-t-il, une pluviométrie d’un an s’est abattue sur Keur Massar en une semaine pratiquement. Tout ceci n’exclut pas, avoue Abdoulaye Saydou Sow, le fait qu’il y ait eu des défaillances sur la conduite des travaux d’assainissement à Keur Massar. «Une société a pris un engagement et ne l’a pas respecté», reconnait-il avant de déclarer que quand l’Etat lance un marché, il y a tout un processus pour l’attribution. «Mais aussi, il y a un processus pour l’évaluation. Les services concernés le feront en ce qui concerne les défaillances notées à Keur Massar. Les attributaires de marchés savent qu’il y a des clauses d’évaluation de leur travail. Et le moment venu, les services techniques des ministères concernés feront ce travail d’évaluation», explique le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique.
Poursuivant, Abdoulaye Sow a indiqué que l’essentiel, c’est que l’Etat a pris aujourd’hui les mesures idoines, en l’occurrence le plan Orsec, pour résoudre ce problème. Pour lui, l’Etat du Sénégal est en train de travailler sur des solutions structurelles à travers la mise en place du Plan national d’aménagement du territoire, qui est le référentiel dans le domaine de l’urbanisation des territoires. «Le gouvernement travaille à doter toutes les communes un plan d’urbanisation. Parmi les 557 communes que nous avons au Sénégal, moins de 15% sont dotées de plan d’urbanisme. Le chef de l’Etat demande à ce que l’on arrive, en 2022, au moins à 30%», renseigne-t-il.
Abdoulaye Saydou Sow déplore par ailleurs le fait que les gens occupent les zones non aedificandi et indexe la responsabilité des maires et des autorités administratives. «La responsabilité collective est réelle et générale. Comment régler cette question ? Le chef de l’Etat nous a demandé de trouver une solution structurelle. Le reste, ce sont des outils de planification urbaine. Parce que dans beaucoup de cas, les gens viennent occuper les espaces sans planification ni aménagement», a-t-il conclu.