« Des pratiques de surfacturation ou en tout cas de détournements de matériels ont toujours existé dans notre secteur ». Une accusation portée par le secrétaire général du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (SDT3S), Cheikh Seck. Le syndicaliste appuie ainsi les révélations faites, devant le Jury du dimanche (JDD) par le médecin-chef de Suma Assistance, Dr Babacar Niang. D’ailleurs, « C’est la vérité et ce n’est pas un secret », a renchéri le syndicaliste, face à la presse hier, au siège de la CNTS/FC.
« Malheureusement, a-t-il insisté, cela reste lié au mode de gestion. Parce qu’il n’y a pas de structures de contrôle, ni en amont, ni en aval. Que cela soit la subvention que l’État nous donne ou les recettes générées par nos propres structures. »
Poursuivant, il ajoute : « ce que nous constatons, c’est que c’est un réseau de groupes de personnes, qui se réunit, et qui a pris en otage, pratiquement depuis plus de quinze ans ou vingt, ce système. Ils ont fait en sorte de mettre en place un dispositif de textes qui permet de s’engouffrer même s’ils ne sont pas des agents du secteur. Vous ne verrez jamais dans le secteur de l’Enseignement, un proviseur, un censeur de Lycée, ou en tout cas, un directeur d’école, qui n’est pas enseignant. » Alors que dans la Santé, « on a dit, dans les textes, que pour être directeur d’hôpital, il faut avoir le niveau de bac plus 4, uniquement. On ne définit même pas le profil d’un directeur d’hôpital dans les textes », a-t-il protesté.
« C’est pour cette raison, a-t-il embrayé, dans tous ses états, que chaque politicien qui arrive, il utilise cette brèche. C’est pour cette raison que les dernières nominations concernent des gens qui n’ont jamais fait le secteur de la Santé. On en a nommé des directeurs d’hôpitaux, des directeurs de centres, où on parle d’éducation de la santé. Est-ce que ces gens connaissent qu’est-ce que c’est l’éducation pour la santé ? C’est une spécialité ».
Par ailleurs, sur le pied de guerre, le SDT3S a décrété une grève générale de 48 heures, que Cheikh Seck et ses camarades comptent observer les lundi 13 et mardi 14 septembre prochains. Ils se radicalisent suite au dépôt d’un préavis de grève au mois d’avril dernier, soutenant que « leurs émoluments sont bloqués, leur plan de carrière mis entre parenthèses, et leur sécurité rudement mise à épreuve par la Covid-19 ».
Face à Mamoudou Ibra Kane, dimanche dernier, le ministre conseiller en Art et en Culture auprès du chef de l’État, El Hadji Hamidou Kassé, a soutenu que le président Macky Sall tenait à ce que cette affaire soit tirée au clair, suite à la plainte du ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, contre Dr Niang.