La fête de l’Achoura communément appelée Tamkharite est célébrée aujourd’hui, mercredi 18 août. Elle marque le 10ème jour du nouvel an musulman. La tradition est qu’elle soit accompagnée d’un plat à base de mil, thiéré consommé dans la soirée. Le constat est les conditions nécessaires à la préparation de ce plat ont connu une hausse. Reportage au marché Gueule Tapée des Parcelles Assainies.
Le marché Gueule Tapée des Parcelles Assainies était à ses habitudes dans la matinée d’hier, mardi 17 août, grouillant de monde, déplacements incessants de véhicules et des piétons, des étals éparpillés qui s’étalent à perte de vue et une odeur nauséabonde.
La saleté, une des caractéristiques des marchés sénégalais surtout en ces temps de pluie, y est perceptible. Il y a des flaques d’eau un peu partout. Au marché Gueule Tapée, l’ambiance de la Tamkharite est toutefois au rendez-vous. Vendeurs et clients se bousculent. Partout, on entend des voix qui hèlent la clientèle. Si ce n’est des hauts parleurs qui diffusent un son presque indescriptible, ce sont les mérites de la marchandise qui sont mises en exergue par des commerçants qui usent à fond de leur voix « Venez acheter du raisin ou des haricots blancs », tonnent des marchands ambulants qui tiennent des plateaux à la main tout en montrant aux clients les denrées, avec comme mot d’ordre « acheter ». Les ménagères qu’on y rencontre déplorent la cherté des condiments comme les légumes, le couscous et toute autre denrée qui va avec la préparation du « thieré ».
Madame Ndiaye, trouvée en plein marchandage avec un vendeur de légumes affirme : « par rapport aux années précédentes, les prix sont en hausse. Les vendeurs augmentent les prix à leur guise. Cher ou pas, nous allons nous en procurer et préparer du bon « thiéré » pour la famille. » Mamadou Diagne est vendeur de légumes. Il justifie la cherté par le coût du transport de la marchandise. « Nous payons beaucoup d’argent pour transporter nos marchandises. C’est ce que la plupart des clientes ne comprennent pas surtout en cette période de Covid-19 ».
A côté des vendeurs de légumes, on retrouve une vieille femme. Elle écoule du couscous. Elle expose son produit avec soin. Les clientes viennent au compte-goutte selon elle : « pour le moment les clients viennent rarement. Nous avons les mêmes réalités que l’année précédente : le manque de clients et la cherté du mil. Le Kg de couscous qui se vendait à 500 FCFA, s’élève maintenant à 600 FCFA ».
Juste à côté d’elle, on aperçoit une autre dame qui vend du Lalo et du « Yombe ». Elle est dans cette activité juste le temps de la fête. « A l’approche de chaque fête de Tamkharite, je vends du Lalo et du Yombe, des produits indispensables dans la préparation du couscous. Comme l’année passée, les clients viennent rarement mais on s’en sort quand même », indique-t-elle. Il est à signaler aussi que la pandémie de la Covid 19 n’a rien changé dans le vécu au marché Gueule Tapée. Le port de masque est l’apanage d’un groupuscule de personnes, la distanciation physique est aux oubliettes.
AMINATA BADJI (STAGIAIRE)