Je m’incline pieusement devant la mémoire de nos compatriotes qui ont perdu la vie suite à l’accident survenu à Kaolack. Je présente mes condoléances les plus attristées à leurs familles et prie pour le repos de leurs âmes. Je regrette cependant profondément les propos tenus par le Ministre des transports du Sénégal, M. Mansour Faye, qui ont sans doute contribué à envenimer la situation.
Il a manqué de mesure, de hauteur et de responsabilité. Je salue le Ministre des transports du Mali qui, non seulement a appelé au calme, mais a rappelé les liens solides qui unissent les peuples sénégalais et maliens. J’invite mes concitoyens maliens et sénégalais à se rappeler qu’aucun accident, qu’aucune épreuve, même regrettables et douloureux, ne devraient entacher nos relations de parenté et de fraternité bâties au fil des siècles et consolidées par l’histoire, la géographie, la sociologie, l’économie et la politique. La première faute est de considérer un camion malien comme un camion étranger au Sénégal et un malien comme un étranger.
Les citoyens de la Cedeao ont tous les mêmes droits de circuler librement, s’établir et résider dans n’importe quel autre pays. Il faut donc saisir la justice et la laisser faire son travail comme pour n’importe quel accident causé par un sénégalais. Je suggère au Ministre des transports de se rendre à Kaolack dans les meilleurs délais pour apaiser les populations, et de poursuivre la route le long du corridor jusqu’à la frontière à Kidira, ensuite à Diboli, pour réunir les transporteurs maliens et sénégalais et leur parler. J’appelle les deux gouvernements à mettre en œuvre le projet de construction du chemin de fer Dakar-Bamako, dont le financement est facilement mobilisable, mais qui a tardé faute d’une ferme volonté politique de part et d’autre.
Docteur Cheikh Tidiane DIEYE