Ibrahima H. Dème sur la flambée des cas de Covid-19 : «Les autorités doivent avoir le courage d’interdire les rassemblements religieux»

par pierre Dieme

L’ex-magistrat Ibrahima Hamidou Dème appelle l’Etat à interdire les rassemblements religieux face à l’explosion des cas de coronavirus. Le leader du mouvement Ensemble milite pour un débat national sur ce sujet.

 Le magistrat Ibrahima Hamidou Dème ne cherche pas loin pour freiner la troisième vague du Covid-19. S’exprimant hier en wolof dans l’émission Yon wi sur la Rfm, le juge Dème appelle les autorités à interdire les rassemblements religieux. «Les autorités doivent avoir le courage d’interdire les rassemblements religieux et les autres types de rassemblements, en attendant que l’on sache ouù l’on va avec cette pandémie», a déclaré M. Dème. Selon le leader du mouvement En­semble, des concertations doivent être engagées par l’Etat sur le maintien des manifestations religieuses.

«Actuellement, nous sommes en train d’assister à une recrudescence de la pandémie qui a atteint des niveaux préoccupants. S’il y a une autre flambée de cette maladie, nous courons le risque que la situation devienne incontrôlable alors que notre système de santé est très fragile. C’est pourquoi, je pense que le débat sur le maintien de certains évènements religieux doit être posé d’abord par l’Etat, la classe politique, la Société civile, le personnel de santé, qui ont tous ce devoir», a déclaré M. Dème, joint en début de soirée.
Le leader du mouvement Ensemble et candidat déclaré à la mairie de Thiès estime que l’Etat, en concertation avec les guides religieux, «doit avoir le courage de prendre les mesures appropriées». Faute de quoi, prévient-il, l’Etat lui-même «risque de perdre son autorité et sa crédibilité. Et nous courons le risque de faire courir à la Nation sénégalaise de gros risques».
Le Magal de Touba qui réunit des centaines de milliers de personnes, est prévu à la fin du mois prochain. Faut-il l’interdire ? M. Dème précise sa pensée : «Ma position est qu’on doit poser ce débat. Ce qu’on constate actuellement, c’est qu’on évite de poser ce débat aussi bien dans la presse, la classe politique et surtout au niveau de l’Etat alors que c’est une préoccupation de toutes les populations.»
Pour le juge démissionnaire du Conseil supérieur de la magistrature, il n’y a pas de sujet sensible mais juste «des débats qui sont mal posés». Il conclut : «Si on pose le débat, les autorités sanitaires vont nous donner des indications. A partir de là, l’Etat, en concertation avec les guides religieux, pourra prendre les mesures appropriées pour que le pays ne court pas le danger de voir son système sanitaire et toute son économie s’effondrer. Nous devons aussi avoir confiance en nos guides religieux qui ont, à mon avis, un sens très élevé de la responsabilité. S’ils ont les informations nécessaires, je pense qu’ils prendront les mesures pour que cette maladie puisse être endiguée.»

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