«La charge virale de Delta a été estimée à 1602 fois plus que la charge virale des autres variants»

par pierre Dieme

Le professeur Souleymane Mboup a expliqué les raisons de la virulence du variant delta. C’était en marge d’un atelier de formation sur les résistances antimicrobiennes, à l’IRESSEF (Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Epidémiologique et de Formation).

Les mystères du variant delta ont été percés, le Professeur Souleymane Mboup, président de l’IRESSEF a expliqué les raisons de la contagiosité de ce variant de la COVID 19.

En effet, selon la vitesse de propagation du nouveau variant et sa létalité relèvent de capacité à muter, mais des délais d’incubation plus courts et surtout la charge virale élevée du virus. Ces caractéristiques participent à multiplier la dangerosité de delta. «On a récemment mieux compris quels sont les mécanismes qui permettent la propagation de ce variant delta. Le premier c’est cette mutation qui lui permet d’infecter plus facilement les cellules et également d’infecter les personnes», a confié le Professeur agrégé de biologie, en marge d’un séminaire de renforcement de capacités au niveau du centre des formations pratiques dans le domaine de la biologie de l’IRESSEF (Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Epidémiologique et de. Formation). Un centre qui vient de démarrer ses activités.

Selon le Pr Mboup la virulence du variant delta est également accentuée par sa période d’incubation encore plus courte que celle des autres variants et par sa charge virale extrêmement plus forte que celle des autres variants. «Son temps d’incubation est beaucoup plus court que le temps d’incubation des autres variants. C’est une moyenne de quatre jours pour le variant delta alors que la moyenne en général et de six jours pour les autres variants. Mais le plus important, c’est la charge virale qu’il peut provoquer au niveau de l’organisme. Cette charge virale a été estimée à 1602 fois plus que la charge virale des autres variants», a-t-il expliqué. Cette particularité du virus se retrouve dans les statistiques du nombre de cas positifs.

En effet, selon le président de l’IRESSEF, 70% des tests positifs dus à ce nouveau variant d’après les résultats du suivi épidémiologique. «Aux derniers chiffres, on était à 70% de variant delta et on continue à suivre tous ces variants là pour voir comment ça évolue. Mais déjà 70% ça explique bien l’évolution du nombre de cas, de cas graves et le nombre de décès», a-t-il souligné.

Mais ajoute le spécialiste, le suivi se poursuit et au fur et à mesure, le ministère de la santé est informé. Par ailleurs, Souleymane Mboup a fait savoir qu’il n’a pas encore de traces la présence d’un variant Lambda qui sévit en Amérique du Sud. «On n’a pas encore trouvé ce variant Lambda pour le moment, mais comme je dis, cela ne veut pas dire que cela n’existe pas. Parce que le nombre d’échantillons que nous faisons ne couvre pas tous les échantillons» assure-t-il avant d’ajouter «ce qui est important c’est non seulement de trouver mais aussi de suivre l’évolution. Et c’est ça que nous faisons».

Le Professeur s’exprimait en marge d’un séminaire de formation en microbiologie sur les résistances antimicrobiennes. A cette occasion, il a signalé que les résistances aux antibiotiques risquent d’être «l’une des plus grandes menaces du futur». En effet, révèle le Pr Mboup, le nombre de morts dus à ce phénomène est évalué aujourd’hui à 700.000 par an. Un chiffre qui pourrait atteindre 10 millions, selon les informations de l’OMS d’ici à 2050. C’est ce qui explique la mobilisation de certains organismes comme l’African Society for Laboratory Medecine (ASLM) et le Flemming Fund pour renforcer la capacité des biologistes dans le cadre d’un programme «One Health» qui associe, la médecine humaine, la médecine animale et la médecine environnementale.

Et l’IRESSEF a été choisi comme partenaire, en qualité de centre de formation, par l’ASLM qui a bénéficié d’un financement du Flemming Fund pour le renforcement des capacités des microbiologistes. Une formation qui regroupe des biologistes, des pharmaciens, des vétérinaires venus du ministère de la santé, du ministère de l’élevage et de l’environnement. La formation est assurée par le Pr Makhtar Camara, chef du laboratoire de bactériologie biologie du CHU LE DANTEC et responsable du centre de formation à l’IRESSEF.

WORE NDOYE

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