Tabaski à double vitesse

par pierre Dieme

La communauté musulmane du Sénégal célèbre encore la fête de la Tabaski en rangs dispersés. Et pour cause, alors qu’une partie de la communauté commémore le sacrifice d’Abraham en ce mardi 20 juillet, au lendemain de la station d’Arafat, avec l’Arabie Saoudite et le reste du monde, la grande majorité a pris date pour demain, mercredi 21 juillet 2021. Comme officiellement annoncé par les autorités au Sénégal. Sud Quotidien profite de l’occasion pour revisiter les grands contours de cette fête religieuse qui doit en principe «unifier» tous les Musulmans.

IMAM MOUHAMED GUEYE SUR L’HISTORIQUE, LES VERTUS ETC. DE LA TABASKI : «Egorger plusieurs moutons dans une même famille importe peu devant Dieu car…»

Aïd el-Kebir, Aïd al-Adha ou Tabaski est une des deux fêtes musulmanes. Aussi appelée fête du mouton, en rapport avec le sacrifice du Prophète Ibrahima (AS), la Tabaski est pleine d’enseignements. Imam Mouhamed Gueye revient ici sur l’- historique, les vertus, les interdits et recommandations de cette fête musulmane célébrée demain, mercredi 21 juillet 2021 officiellement au Sénégal, même si une partie de la communauté musulmane nationale prie ce mardi 20 juillet, lendemain de la station d’Arafat, avec l’Arabie Saoudite et le reste du monde. Non sans souligner qu’égorger plusieurs moutons dans une même famille importe peu devant Dieu car c’est l’acte du sacrifice qui intéresse le Seigneur.

«Ibrahima Khaliloullah (Ibrahima, l’ami de Dieu –SWT a eu tardivement un fils Ismaïl. Avoir un enfant au delà de 100 ans est une aubaine. Un véritable don de Dieu. Le Prophète Ibrahima (AS) très attaché à son fils, Dieu lui montre en songe qu’il doit égorger Ismaël. Histoire de voir qui de Lui ou d’Ismaïl prime dans le cœur d’Ibrahima. Affaire de «jalousie» car Dieu est très jaloux. Le matin, Ibrahima explique son rêve à Ismaïl. Ce dernier approuve et dit qu’il sera parmi les élus de Dieu. La réponse d’Ismaël est à saluer. L’enseignement qu’on peut en tirer est qu’un fils doit obéir à son père.

En résumé, au moment de passer à l’acte, Dieu l’a remplacé (Ismaïl) par un gros bélier. Le mouton venant du paradis était l’œuvre d’un érudit, Habii. Ce dernier l’avait égorgé en guise de vœu exaucé. La Sunna est perpétuée lorsque le Prophète Mohamed (PSL) l’a réitéré. Alors elle devient «obligatoire» pour tout musulman qui en a les moyens. Cependant, il est bien de souligner qu’égorger plusieurs moutons dans une même famille importe peu devant Dieu. Ce qui est important, c’est l’acte du sacrifice. Encore que Dieu n’a pas besoin de la viande. Il est aussi interdit de se cotiser pour l’achat du mouton… C’est un gâchis, au contraire, car Dieu ne va pas rétribuer pour le groupe. Tout individu aura ses récompenses devant Allah (SWT), juste à la hauteur de ses actes, ses bonnes œuvres…

UN INDIVIDU PEUT ACHETER UN MOUTON, L’EGORGER POUR LUI ET AU NOM DE TOUTE LA FAMILLE

Cependant, il faut noter que si un seul individu a les moyens d’acheter le mouton pour la famille, c’est bien. Dans ce cas, il peut l’égorger pour lui et au nom de toute la famille. D’ailleurs, pour rappel, le Prophète (PSL) a égorgé 2 gros béliers, un pour Lui (PSL) et l’autre pour sa famille et pour tout musulman qui sera dans l’incapacité de s’en procurer. Le Prophète (PSL) dit, dans un Hadith : «accomplissez la Tabaski (achat d’un bélier) car elle sera votre monture pour traverser Sirat». D’où l’opportunité d’acheter un gros bélier, si les moyens le permettent. A noter que dès l’instant où la lune est apparue, il est déconseillé pour celui ou celle qui veut réellement sacrifier un bélier, de couper ses cheveux et ses ongles.

LE MOUTON A NE PAS ACHETER

L’achat du bélier doit obéir à des critères. Le mouton ne doit pas être borgne, ne doit pas boiter, ni avoir une gueule puante, ni être aveugle, ni avoir les cornes brisées ou qui saignent ; ses oreilles ne doivent pas être trop trouées. Le bélier de Tabaski ne doit pas être malade, ne doit pas souffrir de diarrhée, de gale ; il ne doit pas être un mouton maigrichon, encore moins avoir plus du tiers de la queue coupée. L’âge du mouton joue aussi dans la mesure où d’aucuns disent qu’un bélier n’est apte pour la Tabaski qu’à partir de 8 mois et pour d’autres à partir de 6 mois.

DES POSSIBILITES QUI S’OFFRENT AUX MUSULMANS QUI NE PEUVENT PAS SE PROCURER UN BELIER

Une vraie miséricorde pour la Ummah. Des alternatives existent, si l’on ne peut pas avoir le mouton. Les opportunités : un bélier ou un mouton castré ou une brebis, un bouc, un bouc castré ou une chèvre, un bœuf, un taureau (bœuf castré) ou une vache, un chameau, un chameau castré ou une chamelle. Et l’on a 3 jours, à partir du jour de la Tabaski qui se fête ainsi, pour se procurer l’un de ces choix. Celui qui n’y parvient pas en est exempté. Tout est important en ce qui concerne la fête du sacrifice. Le Prophète (PSL) avait «instruit» à Fatima d’aller assister (regarder) au moment de l’égorgement. Car c’est une occasion pour tout musulman de se faire pardonner ses péchés d’il y a un an. Les péchés connus ou méconnus. Et chaque goutte de sang qui tombe est bénéfique et que Dieu l’insère dans le livre de ses bonnes œuvres.

LES INTERDITS

Rien du mouton ne doit être vendu. Cependant, la viande est divisée en 3 parties : une pour la consommation, une autre pour les offrandes et une dernière quantité qu’on peut garder. Il est formellement interdit d’égorger son mouton avant l’imam. Alors, ce qu’il faut faire le jour j, c’est de se lever tôt, prendre son bain, s’habiller de ses plus beaux vêtement et partir prier (les deux rakkats, ndlr), écouter le sermon de l’imam, s’assurer qu’il a égorgé son mouton. Choisir un autre chemin pour le retour. Tout le monde doit sortir pour magnifier ce jour. Tous à la prière, même les femmes en menstrues doivent y aller, même si elles ne prient pas. L’autre chose à souligner c’est le «takbir» («Allahou Akbar») à prononcer après chaque prière, jusqu’à la prière du matin au 4e jour.

La Tabaski est célébrée au lendemain d’Arafat qui correspond au 9e jour du mois. Le Prophète (PSL) invite tout musulman a observé le jeun, s’il ne part pas en pèlerinage. Une occasion pour se faire pardonner ses péchés. Ces dix jours de ce mois sont d’une importance capitale et incommensurable. De l’accomplissement de bons actes à perpétrer mais le contraire aussi est lourde de sanctions (…).»

MADIAGNE SAMB (STAGIAIRE) ET IB

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