Tivaoune – Lotissement irrégulier à Chérif Lô : La Dscos casse tout

par pierre Dieme

Hier, les bulldozers ont vrombi dans le cadre d’une grande opération de destruction de 15 mille bornes de terrain à usage d’habitation sur 400 ha à Thiaoune Bambara, commune de Chérif Lô. L’opération, menée par la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation des sols (Dscos), est saluée par les populations qui ont longtemps dénoncé «le banditisme foncier du maire», critiquant sa gestion «nébuleuse».

Sans jouer aux cassandres, les populations étaient sûres de la descente de la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation des sols (Dscos) dans leur commune. Finale­ment, ce que craignaient les habitants de Chérif Lô depuis plusieurs années est arrivé. 15 mille bornes d’un lotissement irrégulier sur 400 ha ont été entièrement rasées par les gendarmes. C’était inéluctable ! Tout est partie d’une plainte déposée par Mme Amar Seynabou Sougoufara, directrice de la Société de promotion immobilière et de construction Lot 221.

«Entre 2018 et 2019, j’ai eu à investir environ 95 millions de francs Cfa sur ce site après que je me suis présentée auprès du maire Ousmane Sarr pour m’enquérir un peu de la situation pour voir si le site était en règle. Il m’a effectivement rassurée qu’il l’était. Il m’avait même présenté des documents et une assiette qui, pour le moment, n’est même pas en règle, mais est en bonne voie de régularisation. J’ai visité le site en question. Mais au moment de me céder les parcelles, on m’a casée sur un espace qui était en dehors de l’assiette.

Automa­ti­quement j’ai été porté plainte auprès de la Dscos pour que justice soit faite», explique Mme Amar. Un lotissement irrégulier, selon Bassirou Diouf, chargé de la communication pour cette mission au nom de la Dscos. Il renseigne : «Cette opération est motivée par un bornage irrégulier sur des étendues à perte de vue. Aucune assiette ne bénéficie d’une autorisation de lotir. Et selon le Code de l’urbanisme, un bornage qui n’a pas une autorisation est irrégulier.» Il poursuit : «La mission de la Dscos, qui est chargée de contrôler tout ce qui est occupation du sol, est de venir enlever les bornes et d’opérer aux actions qui doivent suivre dans de pareils cas.» L’urbaniste informe que «l’occupation du sol est surtout motivée par des lotissements qui dépendent de documents de planification urbaine majeure.

Ça peut être un plan directeur d’urbanisme ou un schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme. Et il se trouve que le triangle Dakar-Thiès-Mbour fait l’objet de deux documents de planification élaborés par l’Aménagement du territoire et la direction générale de l’Urbanisme». Il reste catégorique : «On ne peut tolérer que des autorités territoriales se mettent à appliquer un bornage qui ne dépende pas de ces documents-là parce qu’un lotissement est fait en fonction de la vocation que le document majeur affecte au sol qui est concerné. Malheureusement, sur aucune des assiettes concernées par ce bornage il y a une autorisation de lotir.

Et le dommage, c’est qu’un lotissement qui n’a pas d’autorisation de lotir ne bénéficie pas des conseils de tous les services administratifs.» C’est parce que, indique-t-il, «un lotissement a des pièces qui constituent son dossier. Il passe à travers des services qui donnent leur avis avant l’autorisation par le ministre de l’Urbanisme. Mais s’il n’y a pas d’autorisation de lotir, cela signifie que ce lotissement s’est fait tête baissée, sans tenir compte des textes en vigueur en matière d’urbanisme et d’occupation du sol». Par conséquent, «il en découle de la spéculation foncière, des doublons en matière d’affectation des parcelles ou bien des terrains qui ne sont pas bien terrassés. Ce qui occasionne des inondations, mais également des terrains qui ne sont pas connectés à la voirie des localités voisines. Donc vous voyez tout ce que cela fait comme dommage en termes de structuration fonctionnelle». Il a surtout déploré la manière dont les personnes «font ces lotissements irréguliers et ne considèrent que l’habitation alors qu’un habitat est fait d’habitations et d’annexes à l’habitation, c’est-à-dire la grille des équipements.

Il faut des terrains de sport, de la voirie, des normes pour appliquer les réseaux divers qui accompagnent la voirie et tout ce qu’il y a comme équipements collectifs. Mais en général, ils ne s’appesantissent que sur les habitations au détriment des futurs résidents malheureusement». A la question de savoir si les auteurs de ce lotissement irrégulier au détriment de milliers de Thiessois seront sanctionnés, Bassirou Diouf, chargé de la communication, au nom de la Dscos, souligne : «De toute façon, ce qui est prévu dans les textes du Code de l’urbanisme seront appliqués à tous ceux qui sont impliqués dans ce bornage de ces assiettes. Notre brigade qui est compétente en la matière dans ce secteur mènera toutes ses enquêtes pour en tirer toutes les conséquences prévues par les textes en vigueur.»
Par Ndèye Fatou NIANG 

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