Dur dur de vivre à Dakar actuellement. La chaleur y est monté d’un cran pendant que la première pluie a replongé certains quartiers dans les inondations et les embouteillages, observables partout, empêchent les automobilistes de circuler ce qui n’arrange que les stations de vente de carburants.
Et le tout sous fond de propagation de la Covid-19 avec l’augmentation des cas dans un contexte de relâchement général.
Il faut en effet mettre des heures à parcourir une dizaine de kilomètres dans une capitale surchargée de véhicules, de motos, de piétons pressés et d’ambulants qui occupent la chaussée.
Pendant ce temps, la ville devient encore plus polluée et met ses populations et résidents dans une situation à risque.
Et les travaux entamés çà et là ne font qu’aggraver la situation et ceci d’autant plus que certains durent depuis plus d’un an sans que l’on sache quand est-ce ils vont reprendre.
Une situation qui n’a rien d’étonnant. Car, les marchés importants, les hôpitaux de niveau 1, les universités, les ministères, etc., tout est concentré à Dakar malgré quelques efforts insuffisants de décentralisation à Diamnadio qui est justement à la porte de Dakar.
Pour n’importe quelle prestation ou service, il faut le plus souvent se rendre à Dakar et tout le monde converge vers la capitale dans une anarchie indescriptible.
Même les mendiants choisissent Dakar car, c’est là où on donne plus. Et les marchands ambulants, tout aussi opportunistes, transforment tous les petits espaces, les trottoirs en lieux de vente.
Ces jeunes issus de l’exode rural n’hésitent pas à se faufiler entre les véhicules aidés en cela par les longues files de bouchon.
Dakar est ainsi invivable. Plus de trois millions d’habitants entassés sur une superficie de 0,3% du territoire national est une hérésie.
Dans la banlieue notamment, les gens ont été obligés de s’installer là où ils peuvent y compris dans des cuvettes qui à la première pluie se remplissent d’eau.
La capitale du Sénégal est à la fois administrative, économique, universitaire, hospitalière, militaire, etc. C’est fou. Mais, il n’y a presque rien, en dehors de Dakar.
Alors, tous les non-dakarois envahissent la capitale et tentent de se tailler une part de ‘’dakarité’’. Pour vivre mieux.
Mais, en réalité, on vit mal.
Car, en dehors de tout ce que nous venons de souligner, Dakar est l’une des capitales les plus chères au monde. Tout y est cher. De la location à la bouffe en passant par les soins, les études, etc.
Dans une capitale où tout le monde veut avoir sa ‘’4X4’’, certains sont obligés, dès le quinze du mois, de garer leurs voitures faute de pouvoir honorer les charges de carburant.
Sur de petites routes bondées de voitures et de monde, on y conduit de grosses voitures, juste pour se sentir important.
Alors, les agressions se mêlent aux noyades dans un tohu-bohu où les jeunes étouffent justement dans les maisons.
L’insécurité y gagne du terrain parce que le maître-mot y est le sauve-qui-peut où l’instinct de survie met de plus en plus de jeunes notamment des filles à la merci de prédateurs sexuels.
Voilà notre ‘’Dakar qui est devenue comme Paris’’. A la différence qu’en France, on vit aussi bien à Paris que dans n’importe autre grande ville et même dans les faubourgs. L’offre de service y est élevée à tous les niveaux, ce qui est une véritable équité territoriale.
C’est justement cela la solution : faire en sorte que les villes régionales, les gros villages et autres localités offrent des services suffisamment attrayants pour que même les charlatans ne soient pas obligés d’envahir Dakar.
On souffre et on étouffe à Dakar. Et la population de la capitale ne cesse de croitre parce que le mythe, c’est que c’est ici qu’il y a les opportunités.
Certes, l’aéroport a été délocalisé mais seul le port ne saurait l’être. Je continue à croire qu’il nous faut un aéroport à Dakar mais je pense aussi que l’AIBD a été une bonne idée. Sauf que le fonctionnement de l’un ne doit pas empêcher celui de l’autre.
Ainsi, comme Saly et Somone sont devenus de très centres touristiques, il est préférable de travailler à faire des capitales régionales et départementales, de véritables pôles urbains.
En attendant, il faut continuer à affronter la pollution de Dakar…
Assane Samb