Explications de Me Malick Sall, ministre de la Justice : «Le Sénégal risquait d’être mis sur liste rouge»

par pierre Dieme

Face aux députés hier, le ministre de la Justice, Me Malick Sall, a tenté de donner des explications sur les motivations du vote en procédure d’urgence de la loi portant modification du Code pénal et du Code de procédure pénale.

Le projet de loi relatif à la modification du Code pénal et du Code de procédure pénale a été adopté hier par l’Assemblée nationale par une majorité de 70 voix, contre 11 et zéro abstention. Le ministre de la Justice, Me Malick Sall, a essayé de convaincre les parlementaires sur les motivations de ce vote en procédure d’urgence. «Le Sénégal a ratifié des conventions internationales.

Un deadline est fixé au gouvernement du Sénégal, parce qu’à l’heure d’aujourd’hui, avec le retard qui a été accumulé, le Sénégal a été placé en zone rouge. Nous avons donc dû discuter avec le Gafi (Groupe d’action financière) qui est chargé dans le monde entier de superviser la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement de terrorisme», a déclaré le garde des Sceaux. Il a ajouté : «Le texte qui est soumis à votre examen ne parle pas de terrorisme.

Ce texte règle des problèmes de blanchiment de capitaux et du financement de terrorisme. Du fait qu’il y a eu du retard qui a été noté de notre côté, retard qui est imputable aux effets de la pandémie, nous avons dû renégocier un plan avec le Gafi. Et ce plan nous donne comme date limite pour l’exécution des dispositions qui sont soumises à votre appréciation, au 22 janvier 2022. Nous devions le faire en janvier 2021. Mais aujourd’hui si nous laissons passer ce deadline, le Sénégal sera placé sur liste rouge. Ça signifie qu’aucun investisseur ne viendra investir ici.»


La prise de parole de Me Malick Sall a été mouvementée. «Je ne répondrai pas aux coups de pied de l’âne», a d’emblée lancé le ministre, en réponse aux critiques des députés de l’opposition. La réplique n’a pas tardé. «Il n’y a pas d’âne dans cette Assemblée, il faut arrêter. Vous ne respectez même pas cette institution», rétorque une voix féminine. Le ministre tente de poursuivre son argumentaire, mais sa voix est noyée dans le brouhaha. Malgré les appels au calme du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, la séance est troublée pendant une dizaine de minutes.

«Il n’est pas tolérable que quelqu’un passe tout son temps à insulter. Il est temps que certains d’entre vous respectent les membres du gouvernement», revient à la charge Me Malick Sall. «On vous arrête. Personne n’a insulté le gouvernement. On n’est pas des insulteurs, on va critiquer le gouvernement, c’est notre rôle. On n’a pas de leçons à recevoir de vous. A chaque fois qu’il vient ici, il a un écart de langage», assène Toussaint Manga. La loi est passée sous une forte tension entre les membres de la majorité parlementaire et leurs collègues de l’opposition.

Par Mamadou SAKINE 

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