Après la bataille qui a opposé Ousmane Sonko (opposant) à Modou Mbery Sylla (BBY), Toussaint Manga (PDS) et Aliou Dembourou Sow (APR) ont failli en venir aux mains, occasionnant une énième interruption de séance, à l’occasion de l’examen des projets de loi portant modification du code pénal et du code de procédure pénale, ce vendredi, 25 juin, à l’Assemblée nationale.
La tension est si vive que le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, a pris la parole, pour ordonner « qu’on prenne des mesures pour qu’il n’y ait pas de batailles, qu’il n’y ait pas de rixes, et qu’il n’y a pas d’affrontements, à 800 mètres de (l’hémicycle). »
Introduite par Niasse, la benjamine de l’Assemblée nationale, Marième Soda Ndiaye, fera la leçon à ses aînés. « Je pense que les Sénégalais commencent à être ’’tampi’’ (fatigués) des hommes politiques. Il faudrait qu’on revoie notre copie. Je pense que l’effort que nous déployons ici à nous batailler, à nous crêper les chignons, si nous déployions ces mêmes efforts (ailleurs), je pense qu’il n’y aurait plus d’abris provisoires dans ce pays, de médecins nos affectés dans ce pays. Les sujets qui nous concernent sont d’autant plus importants que les petites querelles que nous menons au sein de l’hémicycle. Les jeunes nous suivent », a-t-elle déclaré, les invitant à avoir « des comportements exemplaires » et à éviter « les bassesses » « Point de leadership, sans éthique, sans comportements exemplaires », a-t-elle lancé.
« Tirer les leçons des événements de mars dernier »
« Par respect aux Sénégalais qui nous regardent, je ne me rabaisserais pas à votre niveau », tancera-t-elle une de ses collègues. Poursuivant, elle ajoute, s’adressant au ministre de la Justice, Me Malick Sall : « les questions liées au terrorisme ne doivent être ni instrumentalisées ni politisées par le pouvoir encore moins par l’opposition. C’est des questions de sursaut national. Mieux, elles doivent faire l’objet d’un consensus national. Elles doivent être gérées et traitées avec responsabilité. D’ailleurs, le dialogue doit toujours primer. On ne doit pas attendre qu’on en vienne aux mains pour expliciter le contenu. Parce que les lois une fois votées nous engagent tous. On doit tirer les leçons des événements de mars. On va vers l’exploitation du pétrole et du gaz, il ne faudrait pas que le pays brûle. Nous les jeunes, nous voulons un pays calme, un pays serein, un pays juste, où tous les citoyens s’épanouissent dans le vivre-ensemble ».