Personne ne veut s’en draper. Personne ! Il ressemble à des guenilles. La folle journée du 23 juin 2011 sera, ainsi, célébrée mercredi par ce qui reste du M23. L’autre composante étant à côté du Prince. Ses membres s’autorisent à présent les pires vilenies qu’ils reprochaient à celui qu’ils combattaient. Ils luttaient contre une dévolution monarchique du pouvoir, mais également contre un… troisième mandat. De jeunes Sénégalais avaient perdu la vie. Bêtement ! D’autres s’étaient retrouvés estropiés. Des trophées de guerre qu’ils auront la pudeur de montrer à ceux qui les avaient fait sortir dans la rue pour le respect de la démocratie. On peut s’étonner de la manière par laquelle l’Histoire prend souvent des raccourcis. Lutter pour un idéal afin que, dans ce charmant pays, plus aucun président ne fasse un troisième mandat.
Et ensuite, voir des messieurs et dames, qui étaient dans la rue pour s’y opposer, théoriser l’idée d’un troisième mandat. Tout cela nous parait burlesque. Surtout que, dans toute sa candeur, l’élu avait juré de réduire son mandat de sept ans à cinq ans avant de se dédire naxxé mbaay ! pour en faire sept. Et après 14 ans, il veut en avoir encore un autre de cinq. Une Constitution que des spécialistes avaient rédigée pour que plus jamais aucun président élu ne fasse trois mandats. Et voilà qu’ils avouent s’être perdus dans leurs mots. S’ils s’étaient adossés à l’éthique, la droiture et la morale, ils ne viendraient pas nous entretenir de leurs errements intellectuels.
S’il restait un peu de dignité à ces messieurs, personne d’entre eux y compris les sages du Conseil Constitutionnel n’ouvrirait ce boulevard d’incertitudes. Rien que pour les victimes du 23 juin 2011, qui s’étaient dressées contre une forfaiture, personne ne devrait parler d’un troisième mandat. L’immoralité, c’est d’entendre ces messieurs et dames appeler à un rassemblement mercredi pour célébrer… la préservation des acquis pour la démocratie pacifique et républicaine. Monstrueux !
KACCOOR BI