Au début, c’était le grand amour entre eux, Farba Ngom, « griot du président de la République » et richissime homme d’affaires, se vantant partout d’avoir recruté le Crésus Me Malick Sall dans le parti présidentiel. Ses thuriféraires disent même que c’est Farba Ngom qui a fait de l’avocat d’affaires un ministre avant de lui mettre le pied à l’étrier du Fouta. Eh bien, tout cela semble appartenir au passé puisque, comme on le sait, deux crocodiles ne peuvent pas cohabiter dans le même marigot.
Et dans le cas d’espèce, le margot, c’est le département de Matam que chacun de nos deux milliardaires rêve de contrôler politiquement. Bien sûr, en tant que « griot du président », Farba a toujours tenu la corde, faisant nommer et dégommer qui il voulait, enrichissant et appauvrissant. Mais Me Malick Sall qui, en plus de sa richesse financière, est aussi devenu un ministre de la Justice, a des arguments à faire valoir. En tout cas, la bataille de la mobilisation a fait rage durant la tournée économico-politico-maraboutique que le président de la République vient de faire au Fouta, notamment dans le département de Matam.
A cet égard, le gros bourg de Ourossogui a servi de champ de confrontation entre nos deux mastodontes par leurs militants interposés. Le maire de la ville, l’avocat Me Moussa Bocar Thiam, a quitté le Parti socialiste, dont il portait la parole, pour migrer à l’APR où il a eu comme mentor Farba Ngom. Lequel l’a fait nommer au poste stratégique et juteux d’Agent judiciaire de l’Etat ! Seulement voilà, le fauteuil du maire sortant est menacé par son propre cousin germain, Samba Alassane Thiam, promu par le président de la République qui le considère comme son propre fils secrétaire général de l’ARTP avec pratiquement les mêmes prérogatives que le DG de cette boite balèze.
Or, Samba Alassane Thiam est épaulé dans son entreprise par…Me Malick Sall. Qui ne lésine pas sur les moyens pour l’aider à réaliser ses ambitions. En plus, il a bénéficié du ralliement des responsables apéristes comme Ismaïla Dembélé et Djiby Nalla Sy, que le socialistes avait battus aux dernières élections locales. A l’occasion de l’arrivée du Président, Samba Alassane Thiam était sur le point de remporter la bataille des pancartes et des affiches. Ce qui a mis le maire hors de lui. Toujours est-il que « SAT » a été arrêté par les gendarmes qui l’ont retenu une heure environ avant que l’état major de l’APR, alerté par le journaliste Aly Bandel Niang, le fasse libérer.
Pour prendre leur revanche, ses partisans ont occupé les premières places devant le Président et ont hué ostensiblement le maire lorsqu’il a voulu parler. Puis ils ont sorti des brassards rouges. A la grande fureur des nervis recrutés par ses adversaires qui les ont malmenés. Après quoi, les supporters du maire ont tendu un guet-apens aux militants de « SAT ». Et ça, ce n’est qu’une illustration, un exemple, dans la guerre qui fait rage entre Farba et Me Malick Sall, par lieutenants interposés, dans le département de Matam !
Le Témoin