Le pouvoir des « Nervis » croît devant le silence du Gouvernement

par pierre Dieme

A moins de 6 mois des élections locales, il y a un phénomène qui n’augure rien de bon. Des gros bras armés dictent la loi du plus fort dans les manifestations hostiles au régime en place. Des événements de mars à la tournée économique du chef de l’Etat dans le nord du pays, PressAfrik a fait le point sur ce fléau qui prend une ampleur très dangereuse.

Ils sont robustes, s’habillent comme des agents de sécurité. Souvent en civil, ils sont armés de gros bâtons, gourdins, matraques, taser et parfois d’armes blanches. Ces hommes souvent de forte corpulence sont habituellement engagés par des personnalités ou hommes politiques, en situation d’instabilité, pour faire face à leurs opposants.

Au Sénégal, la présence de ces « gros bras »,  surnommés « nervis » a été à l’origine de nombreuses exactions sur les populations et de pas mal d’incidents. Ce qui alertent sur les dangers de leur présence dans le dispositif de maintien de l’ordre.

En effet, au mois de mars dernier, lors des violentes manifestations qui ont suivi l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, plusieurs vidéos et photos ont montré des individus armés de gourdins, machettes et fusils cheminer aux côtés des forces de l’ordre dans les artères de la capitale sénégalaise. Ils n’ont jamais été rappelé à l’ordre par la police qui semblait même se complaire de leur présence au front.

Lors de ces émeutes meurtrières qui ont occasionné la mort de plus d’une dizaine personnes (14 selon le bilan du M2D et 12 d’après le Gouvernement), une vidéo d’une minute trente-sept secondes (1mn 37) devenue virale sur les réseaux sociaux, diffusée le 6 mars, montre des hommes en civil pourchassant une foule avec des fusils dans le quartier du Plateau à Dakar. Ils tirent sans sourciller sur des manifestants.

Pressafrik

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