A quelques heures de l’arrivée du Président, l’ambiance est à son effervescence à Matam et est fortement teintée par l’apparition de luttes de préséance et de positionnement de certaines sommités politiques de l’APR.
Les leaders du coin qui rivalisent d’ardeur pour montrer au chef «leur suprématie», multiplient les initiatives en déroulant plusieurs stratégies de communication qui passent par la mobilisation, l’attache de banderoles, la distribution de tee-shirts et le collage d’affiches.
Dans les communes de Nabadji, Matam, Ogo, Bokidiawé, Ranérou, Kanel, Orkadiéré, Kanel, Semmé et cie, plusieurs centaines d’affiches à l’effigie du Président et des leaders du coin pavoisent les artères. A Ourossogui, la guerre des affiches et la pose de banderoles ont été à l’origine d’échauffourées entre les partisans du maire de la commune, Me Moussa Bocar Thiam et Samba Alassane Thiam, Secrétaire général de l’ARTP, qui ne cache pas ses ambitions pour la mairie. Cet opposant affiché du maire a vu les affiches qu’il avait mises au carrefour être enlevées par la Gendarmerie qui avait reçu un arrêté du premier magistrat de la ville.
Un arrêté en date du juin 2021 (les affiches ont été collées le 12 juin) informe en effet dans son article premier qu’«il est fait interdiction de banderoles, affiches et accessoires sur les édifices, équipements communaux et panneaux de signalisation routière, sauf ceux à titre de régie publicitaire ou autorisée par le maire». Le Secrétaire général de l’Artp qui insiste à «décorer un espace au couleur de l’APR et à l’effigie de Macky Sall s’est replié sur les façades d’une de ses propriétés en menaçant contre «toute tentative de violation de propriété privée(…)».
LES MOUVEMENTS DE CONTESTATION, EN EMBUSCADE
«Mouvement Président Yeejo Fouta», «Fouta Tampi», «Fouta Insoumis», «Matam dit Non», «Collectif des jeunes du Fouta», «Dande Mayo Émergent», qui sont tous des mouvements de contestation et d’alerte qui partagent presque les mêmes objectifs selon les priorités des uns et des autres, ont décidé de s’inviter à l’accueil du président de la République. A travers les réseaux sociaux, ces différents mouvements qui ne veulent plus discuter avec les hommes politiques, ont sonné la mobilisation en initiant des stratégies de communication pour interpeller le président sur «le mieux-être des populations». En bandoulière, c’est notamment «le déficit d’électrification, le manque d’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes, l’hydraulique rurale, le désenclavement, la pauvreté extrême et la construction d’infrastructures socio-économiques de bases», qui motiveront leurs slogans. Autant dire que l’ambiance d’être électrique dans le Fouta.
150 MILLIONS DÉDIÉS À L’ACCUEIL DU PRÉSIDENT
Le président Macky Sall est attendu ce lundi dans la région de Matam où il va inaugurer plusieurs infrastructures sanitaires, éducatives et routières et procéder au lancement de travaux dans divers secteurs. Un évènement de haute portée, selon certains observateurs qui apprécient cette venue comme «une opportunité pour la région». En ce sens que Macky Sall va présider un Conseil présidentiel de développement le mardi et un Conseil des ministres le mercredi. Ces deux rencontres s’orienteraient, selon certaines informations, à «la mise en place de nouveaux programmes d’investissement orientés au développement de la région à partir de la valorisation du potentiel de divers secteurs». A l’occasion, les responsables politiques de l’Apr et de Bennoo ont déjà sonné le glas de la mobilisation. Dans le département de Matam, les ministres, les députés, les membres du Cese, les maires, les directeurs de société et PCA ainsi que de nombreux cadres, ont mis la main à la poche pour concocter un pactole de 150.000.000 de F Cfa, uniquement dédié à l’accueil du président. Ce qui a permis à chacune des dix communes du département de se retrouver avec un budget qui avoisine 12.500.000 millions de francs Cfa.
PAPE Moctar NDIAYE