L’engagement des Sénégalais de l’extérieur dans la vie économique, sociale et politique est une évidence. Ils participent au « développement » du pays et sont considérés même par l’Etat comme un « partenaire économique ». Grâce à la contribution financière importante dans l’économie sénégalaise, ils exercent un droit de regard sur la bonne marche du pays de manières différentes.
Si certains s’activent dans le social, d’autres franchissent carrément le pas en s’engageant activement dans la vie politique via des mouvements citoyens, des partis politiques ou dans des associations. En France, terre d’immigration optionnelle des Sénégalais avant même l’apparition du « soleil des indépendances », le débat politique sénégalo-sénégalais y est bien entretenu. D’où le prétexte de ce dossier consacré à ces jeunes Sénégalais très déterminés à solliciter le vote de leurs compatriotes à quelques mois des élections municipales. De jeunes diplômés éloignés du « système » disent-ils, porte-étendards d’une vision et d’une gestion moderne de la gouvernance, avec un discours neuf et une démarche particulière.
En France, Reseaunews fait focus sur certains de ces jeunes sénégalais, bardés de diplômes, bien intégrés professionnellement et qui veulent changer la donne politique avec une audace inarrêtable.
Zig Bou Bess avec François Mendy
« Le fédérateur »
Zig Bou Bess est un mouvement politique créé par François Mendy et ses amis, un fidèle lieutenant de Thierno Boccoum, leader de Agir. Journaliste de formation, une tête bien faite, respecté et respectable dans la communauté sénégalaise en France, il n’est pas un novice en la matière. Il était la tête pensante de Rewmi-France.
Placide et redoutable négociateur, François Mendy avec son mouvement citoyen compte s’identifier dans « une large coalition qui regroupe tous les fils de la Casamance qui aspirent au changement afin de donner un nouveau souffle aux Ziguinchorois », explique un de ses proches. Très réseauté, il a mis à profit son carnet d’adresses pour ratisser large.
En effet, dès le début du lancement de son mouvement, il a noué une alliance avec un Autre-Avenir présidé par le très stratège Ibrahima Thiam. Un soutien fraternel et une mise sur une jeunesse qui présage de bon augure dans le devenir du pays, argue le haut fonctionnaire. Une mise dont il est sûr de ne pas être vaine. Car tous ceux qui ont côtoyé M. Mendy sont unanimes. C’est un travailleur acharné et méthodique.
A Ziguinchor, l’ancien plume du journal « Le Soleil » n’est pas en terre inconnue. On nous souffle que sa famille y réside. Mieux, il y dispose d’un réseau, fruit de son long engagement dans le milieu associatif sénégalais et de son engagement en faveur de la paix en Casamance. Et « Beaucoup de leaders associatifs, surtout les jeunes et les femmes, ne l’ont pas oubliés. C’est pourquoi bon nombre d’entre eux ont adhéré au projet de Zig Bou Bess », confie un jeune cadre qui travaille avec lui.
Qui ajoute qu’« il y aura beaucoup des surprises quand il révélera son équipe ». Son projet de société pour Ziguinchor, fruit de longues années de réflexion avec son équipe, va refléter le désir exprimé par les populations de Ziguinchor. Celui qui veut succéder à Abdoulaye Baldé compte défier le députe-maire sur la base d’un programme électoral « inclusif », allant de la petite enfance à l’économie, en passant par les infrastructures, l’hygiène, la santé, l’éducation… François Mendy peut-être une surprise dans cette zone électoralement insaisissable.
Nguegokh Bou Bess avec Ahmeth Diallo.
« L’audace en bandoulière »
Les bons amis partagent les mêmes ambitions. Ahmeth Diallo et François Mendy en sont la preuve. Ils entretiennent une amitié qui transcende le cadre politique. Ils ont fait ensemble, leurs premiers pas en politique au Rewmi. Ils formaient un duo redoutable au sein de Rewmi France. Ameth Diallo, alors Coordinateur de Rewmi Paris et François Mendy comme Secrétaire Général, assurait à Idrissa Seck une sérénité sans faille à Paris.
De ce point de vue, c’est une lapalissade de dire que Rewmi France a été un grenier de talentueux jeunes qui piaffaient d’impatience à éclore. Ce rappel utile permet de comprendre la démarche audacieuse de Ahmeth Diallo, ressortissant de Nguekhokh, une bourgade à quelques kilomètres de Dakar. Ingénieur en télécoms de formation, il a noué une relation fraternelle avec François Mendy de Zig Bou Bess.
Très tôt, il s’est montré ambitieux, débordant de projets et d’idées pour faire bouger les lignes. Mais comme l’ambition est un délit dans les partis politiques au Sénégal, surtout pour un petit poucet face à des responsables soumis, obéissants et acquiesçant, Ameth Diallo fera très vite les frais de son génie. Débarqué de sa fonction de chargé de Communication de Rewmi France, il a voulu quitter le navire depuis belle lurette. « S’il est resté après avoir été démis de son poste, c’est grâce à François Mendy », nous confie un ancien membre du bureau de Rewmi France ».
Parce que leurs relations dépassent largement le cadre politique. Ils semblent avoir le même destin politique. « Ensemble, ils sont allés créer AGIR avec Thierno Bocoum », poursuit notre interlocuteur.
Très vite, Ameth Diallo se démarque et crée son mouvement « Nguekhokh Bou Bess », convaincu que le développement du Sénégal passe nécessairement par les localités. Il se tourne vers sa ville natale et déclenche une série d’actions citoyennes avec ses souteneurs afin de sensibiliser les « Nguékhokhois » sur la gestion « nébuleuses et catastrophiques de l’actuel maire. En pole position pour remporter la Mairie, l’ex militant de Rewmi fait des va-et-vient entre Paris et Dakar. Il utilise tous les canaux de communication pour ses ambitions municipales.
Sayetu Bambey avec Pape Mamadou Diop.
« La force tranquille »
Depuis des années, il s’était signalé dans les réseaux sociaux. Son ambition de briguer la mairie de Bambey n’est que la suite logique de son engagement citoyen et politique à côté d’Idrissa Seck. Après dix ans d’engagement politique au sein de la diaspora et avec ses nombreuses recherches sur le développement, le jeune entrepreneur, ingénieur en informatique s’est fait une évidence sur le « développement ».
Pour lui, ce dernier « ne peut advenir qu’à partir de nos localités. Mais celui-ci repose avant tout sur deux socles : « la compétence et la transparence ». » Cependant, en observant le profil actuel des élus locaux au niveau de Bambey, « je me suis vite rendu compte que ces gens ne peuvent rien apporter à notre commune. Au contraire, ils sont entrain de la desservir par leur incompétence et la corruption », constate Pape Mamadou Diop
Très déterminé à réaliser son ambition politique, il ne lésine sur aucun moyen pour répandre son projet municipal aux habitants de Bambey. Il s’invite dans les débats relatifs aux devenirs de Bambey. Sa candidature à la municipalité de Bambey ne date pas d’aujourd’hui et sa récente alliance avec Gueum Sa Bopp de Bambey présage un bon avenir pour lui.
ReseauNews