« La gestion du Directeur général de la Poste n’est ni sobre ni vertueuse ». Le Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications (SNTPT) avec à sa tête son secrétaire général Ibrahima Sarr a mis à nu ce mardi les pratiques peu orthodoxes du Directeur général de la Poste, Abdoulaye Baldé.
L’adoption d’un nouvel organigramme avec 42 postes de rang de directeur (plus que la taille du gouvernement) et 7 postes d’assistants du DG au rang de chef de département avec avantages indus en nature et en numéraire, sans compter le nombre important de conseillers techniques; l’installation d’un cabinet « ministériel » pour caser une clientèle politique, à l’exclusion de tous les postiers ; la signature de contrats de prestataires de service au profit de ses partisans politiques avec des salaires indécents (le premier adjoint au maire de Kolda perçoit 590.000 FCFA/mois et bénéficie d’une dotation en carburant de 322 litres/mois estimés à 250.000 FCFA soit un montant total de 840.000 FCFA/mois sans aucune contrepartie pour La Poste ; un conseiller technique au Ministère du commerce est cumulativement nommé responsable de la communication et des relations publiques de La Poste avec rang de Directeur et un budget global de plus 600 millions.
Il soumissionne et gagne des marchés ; l’octroi de marchés dans différents domaines au beau-frère du DG sous le couvert de GKS dont la somme des montants attribués se chiffre à 96.320.000 FCFA entre Octobre 2019 et 2020. Tels sont entre autres les pratiques peu orthodoxes que les syndicalistes de la Poste ont relevé dans la gestion du Directeur général, Abdoulaye Baldé.
A cela s’ajoutent, l’octroi de subventions exagérées (entre 1 million et 5 millions) à des associations généralement basées dans sa zone politique et pour lesquelles on peut se permettre de douter de leur existence juridique ; des marchés de prestation de services intellectuels non nécessaires et parfois fictifs (paiement intégral d’un montant de plus de 25 millions au cabinet Impaxis pour la titrisation des créances sur la DGPSN (Délégation Générale à la Protection sociale et à la Solidarité Nationale) sans que les services ne soient effectués ; recrutement d’un cabinet pour accompagner La Poste à trouver des partenaires stratégiques) ; la démolition/reconstruction inopportune des carreaux du hall de la direction générale pour 22 millions ; la construction de nouveaux bureaux à la direction générale pour un montant global de plus de 100 millions ; l’utilisation des moyens logistiques de La Poste à des fins personnelles et politiques pour ses multiples déplacements dans son fief politique, entravant gravement les besoins d’exploitation et occasionnant des charges indues en indemnités de déplacement (pour sa cour politique) et en carburant ainsi que leur prise en charge dans les réceptifs hôteliers.
Le SNTPT n’acceptera jamais d’assister passivement à la mort de La Poste par la faute d’une direction générale irresponsable et d’un Etat complice. Les travailleurs de La Poste se dresseront en bouclier, comme un seul homme, pour exiger, d’une part, le remboursement de la dette de l’Etat vis-à-vis de La Poste et, d’autre part, le respect des principes d’une gestion sobre, transparente et viable. Plus qu’un simple outil de travail, La Poste est un patrimoine national, un bien public du peuple sénégalais pour la défense duquel les travailleurs sont prêts à tous les combats. Autant dire que la lutte ne fait que commencer avertissent les syndicalistes.