Selon me Assane Dioma Ndiaye, il y a eu la faillite des institutions lors des émeutes qui se sont soldées par une dizaine de morts.
Le président de la Ligue sénégalaise des Droits Humains (Lsdh) se veut formel par rapport aux malheureux évènements de mars dernier. Selon me Assane Dioma Ndiaye, il y a eu la faillite des institutions lors des émeutes qui se sont soldées par une dizaine de morts.
«Aujourd’hui, il y a le rapport produit par le M2D (Mouvement de Défense de la Démocratie. Mais, il y a quelques jours, l’Etat avait annoncé la mise en place d’une commission administrative afin d’élucider ce qui s’est passé dans le dossier Ousmane Sonko-Adji Sarr. A mon avis, tout cela reflète la faillite de notre démocratie et notre Etat de droit. Et c’est toujours le cas quand les institutions publiques ne jouent pas leur rôle, surtout celles chargées de la régulation de la vie sociale», affirme Me Assane Dioma Ndiaye.
Il estime qu’une démocratie doit être régie par des pratiques stéréotypées et les citoyens appelés à avoir des référents communs. «Quand il y a atteinte à la vie humaine ou même de dégradation d’institutions publiques ou privées, et lorsque les citoyens sont dans une angoisse existentielle avec ces 13 morts, le peuple a besoin de savoir pourquoi ça et pourquoi nous en sommes arrivés à ce niveau. Et qui sont les responsables ?».
Malheureusement, il considère que beaucoup de questions restent en suspens. «N’aurait-on pas dû gérer cette crise différemment de façon à éviter autant de pertes en vies humaines ? Pourquoi a-t-on instrumentalisé la justice de sorte qu’il a eu un désamour et la défiance des citoyens contre la justice ? Il va y avoir des équations non résolues. Or, en démocratie, il faut un large débat sur le légitime et l’illégitime. Mais il faut surtout purger les contradictions. Malheureusement, on note que nos institutions ont encore failli avec les émeutes de mars dernier. Qu’il s’agisse du pouvoir exécutif, du pouvoir judiciaire et de l’Assemblée nationale», clame-t-il.
Pour lui, il est compréhensible que l’Etat veuille se réfugier derrière une commission administrative avec des solutions qui devraient déboucher en sa faveur en indexant le camp d’Ousmane Sonko ou l’opposition. Pendant ce temps, le M2D accuse l’Etat d’être le principal coupable dans une perspective d’élimination de pouvoir politique. «Nous sommes dans une sorte d’imbroglio qui ne permet pas l’éclosion de la vérité et d’exorciser le profond traumatisme dont le peuple sénégalais a souffert pendant cette crise meurtrière. Nous sommes dans une sorte de désarroi. Et les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets sans que nous ne soyons capables de générer des solutions salvatrices. Le génie créateur sénégalais n’est plus à mesure de répondre à un certain nombre d’exigences qu’appellent la pérennité de notre peuple et le devenir des générations futures», clame le président de la Lsdh, Me Assane Dioma Ndiaye.