Les raisons du départ de Zinedine Zidane du Real Madrid, annoncé jeudi 27 mai, sont désormais connues. Le technicien français a tenu à les dévoiler dans une lettre ouverte publiée par le journal AS. Un message adressé directement à ses « chers madridistas » ?.
L’ancien numéro 10 de l’équipe de France, qui rappelle en préambule son amour du club merengue, se dit « blessé » ?par le manque de confiance ressenti au cours de cette année. ? »Je m’en vais, mais je ne suis pas fatigué de m’entraîner, explique-t-il. ?En mai 2018, je suis parti car après deux ans et demi avec tant de victoires et tant de trophées, j’ai senti que l’équipe avait besoin d’un nouveau discours pour rester au top. Aujourd’hui, les choses sont différentes. Je pars car j’ai l’impression que le club ne me donne plus la confiance dont j’ai besoin, il ne m’offre pas le support pour construire quelque chose à moyen ou long terme. Je connais le football et je connais les exigences d’un club comme Madrid, je sais que quand on ne gagne pas, il faut y aller. »
« Je demandais un peu plus de mémoire »
Revenu sur le banc madrilène en 2019, à la demande du président Florentino Pérez mais aussi des fans, Zinedine Zidane part sur une saison blanche avec une deuxième place en Liga, derrière l’Atlético de Madrid, et une élimination en demi-finales de la Ligue des champions. « Une chose très importante a été oubliée, tout ce que j’ai construit au quotidien a été oublié, ce que j’ai apporté dans la relation avec les joueurs, avec les 150 personnes qui travaillent avec et autour de l’équipe. Je suis né gagnant et j’étais ici pour conquérir des trophées, mais au-delà de cela, il y a les êtres humains, les émotions, la vie et j’ai le sentiment que ces choses n’ont pas été valorisées, et qu’il n’a pas été compris que la dynamique d’un grand club se maintient comme ça. Même, d’une certaine manière, on m’a fait des reproches. »
Zinedine Zidane a particulièrement mal vécu sa relation avec ses dirigeants les derniers mois. « J’aurais aimé que ma relation avec le club et avec le président ces derniers mois soit un peu différente de celle des autres entraîneurs. Je ne demandais pas des privilèges, bien sûr que non, mais un peu plus de mémoire. Aujourd’hui, la vie d’un entraîneur sur le banc d’un grand club est de deux saisons, pas beaucoup plus. Pour que cela dure plus longtemps, les relations humaines sont essentielles, elles sont plus importantes que l’argent, plus importantes que la célébrité, plus importantes que tout. Vous devez vous en occuper. »
« J’avais des garçons merveilleux »
L’entraîneur français assure qu’il a tenu grâce au soutien de ses joueurs. « Cela m’a beaucoup fait mal quand j’ai lu dans la presse, après une défaite, qu’ils allaient me mettre dehors si je ne gagnais pas le match suivant. Cela m’a blessé, ainsi que toute l’équipe, car ces messages ont été intentionnellement divulgués aux médias, créant des interférences négatives avec le personnel, créant des doutes et des malentendus. Heureusement que j’avais des garçons merveilleux qui étaient à fond avec moi. Quand les choses ont mal tourné, ils m’ont sauvé avec de grandes victoires. Parce qu’ils croyaient en moi et qu’ils savaient que je croyais en eux. Bien sûr, je ne suis pas le meilleur entraîneur au monde, mais je suis capable de donner la force et la confiance dont tout le monde a besoin dans son travail, qu’il soit joueur, membre du staff technique ou n’importe quel employé. »