La rue «criminalise» déjà les LGBTQ au Sénégal. Plusieurs milliers de Sénégalais sont descendus dans les rues à Dakar et dans d’autres villes de l’intérieur du pays pour exiger la «criminalisation» de l’homosexualité, du lesbianisme et pratiques assimilées au Sénégal. C’était à l’appel de la plateforme de défense des valeurs sénégalaises dénommée «And Samm Jikko Yi». A la Place de la Nation (ex-Obélisque) qui a refusé du monde dans le cadre du grand rassemblement organisé à Dakar avant-hier, dimanche 23 mai 2021, imams, enseignants, politiques, religieux et Sénégalais lambda se sont tous fait entendre, disant «Non à l’homosexualité au Sénégal».
«Non à l’homosexualité au Sénégal !» Le message est clair. Des milliers de défenseurs des valeurs qui s’insurgent contre les velléités de vouloir faire accepter à tous et à tout prix des pratiques contre-nature l’ont porté haut et fort lors d’une série de manifestations organisées avant-hier, dimanche 23 mai, pour exiger la criminalisation de l’homosexualité, du lesbianisme et pratiques assimilées. A Dakar, la Place de la Nation (ex-Obélisque) a refusé du monde, dimanche. Des milliers de Sénégalais y ont convergé, dans le cadre du grand rassemblement, organisé par la plateforme de défense des valeurs sénégalaises dénommée «And Samm Jikko Yi» à cet effet, a constaté constate Emedia. La manifestation a enregistré la participation de plusieurs autorités religieuses, coutumières et politiques et simples citoyens. Le message était unique pour tous ceux qui se sont succédé devant le pupitre : «Non à l’homosexualité au Sénégal !» Mieux, sur une grande banderole portée par des jeunes, l’on pouvait lire : «Islam dit non à l’homosexualité !» ; «Afrique dit non, non !», «Le peuple dit non, non !» ; «Sénégal dit non, non !», «Touba dit non, non !» ; Tivaouane dit non, non !» ; «Ndiassane dit non, non !», entre autres slogans. On pouvait lire aussi sur une pancarte «Le collectif NON à l’homosexualité», en plus des drapeaux aux couleurs nationales exhibés et agités.
«NOUS N’ATTENDONS RIEN D’AUTRE QUE LA CRIMINALISATION DE L’HOMOSEXUALITE, D’UNE MANIERE OU D’UNE AUTRE»
A travers une déclaration dont la version française a été lue par le syndicaliste Dame Mbodji (enseignant), la plateforme exige deux choses : le respect par les autorités étatiques de la volonté du peuple en abandonnant cet agenda «immoral et dangereux», qu’elles sont en train de dérouler ; l’adoption d’une loi criminalisant l’homosexualité et pratiques assimilées au Sénégal, dans les plus brefs délais. «Si ces deux exigences ne sont pas concrétisées, nous ne reculerons, jusqu’au péril de notre vie», prévient Dame Mbodji, l’un des porte-parole du jour. Et d’ajouter : «nous n’attendons rien d’autre que la criminalisation de l’homosexualité. Vous allez le faire d’une manière ou d’une autre. Nous sommes prêts et déterminés à mener le combat jusqu’au bout». Lisant toujours le message de la plateforme qui s’adresse aux autorités étatiques, Dame Mbodji leur dira : «Vous semblez oublier qu’ici, au Sénégal, nous sommes un peuple de croyants. Un pays attaché aux valeurs et autres vertus infaillibles défendues par tous les Prophètes. Des valeurs et nobles vertus que défendent des hommes pétris de qualité et d’humanisme qui ont tout fait pour ce pays, parfois jusqu’au sacrifice de leur vie pour les préserver, au bénéfice du peuple. Nous n’entendons pas laisser périr leur héritage en laissant passer ce qui est plus qu’une forfaiture : le déroulement d’un agenda on ne peut plus satanique».
LA STRATEGIE NATIONALE POUR L’EQUITE ET L’EGALITE DE GENRE DU SENEGAL, A L’HORIZON 2026 : UN AGENDA CACHE POUR LA LEGALISATION DES LGBTQ ?
En effet, selon la plateforme, le Sénégal serait entrain de dérouler, en ce moment, un agenda pour qu’à l’horizon 2026, on en arrive à légiférer pour «une société sans discrimination, comme formulée dans la vision de la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre du Sénégal». Ce qui implique la «reconnaissance» de fait des «droits et libertés des homosexuels». Suffisant pour M. Mbodji mette en garde les autorités. «Vous semblez oublier que vous y êtes grâce à notre suffrage et vous êtes nos mandataires. Vous ne pouvez pas nous engager dans des politiques et programmes qui sont totalement en porte-à-faux avec nos croyances, avec nos réalités socioculturelles et nos convictions religieuses. Pour nous, l’homosexualité est une abomination. Nous n’accepterons pas la propagation des LGBTQ au Sénégal parce que le Sénégal est un peuple de croyants».
APPEL AU RASSEMBLEMENT DES FORCES, POUR UN GRAND CHANGEMENT
De l’avis de Dame Mbodji, les croyants ont beaucoup toléré mais, constate-t-il. «Avec la question de l’homosexualité, notre réserve de patience est complètement épuisée. Contre la volonté de la légalité, nous allons opposer celle de la criminalité». Dame Mbodji a, par ailleurs, rappelé que tous les chefs religieux ont signé la pétition. Ayant pris part à la rencontre, Oustaz Alioune Sall a appelé, pour sa part, à la mobilisation de tous les croyants pour barrer la route aux homosexuels. «Rassemblons nos forces pour faire un grand changement. D’autant que c’est nous qui élisons et c’est nous qui destituons. L’homosexualité ne sera jamais légalisée au Sénégal. Unissons-nous pour nous battre», lance-t-il.
I. DIALLO