L’affaire fait grand bruit en Guinée. 25 dignitaires du régime de Condé sont dans le viseur des eurodéputés qui réclament des sanctions contre eux. Dans l’appareil d’Etat guinéen, ils sont accusés d’avoir une main dans le massacre du 28 septembre 2009.
Ce sont, entre autres, le Premier ministre guinéen, d’actuels ministres, des présidents d’institutions nationales, mais aussi des responsables des forces de défense et de sécurité. Ils font partie de la liste de 25 personnalités que les eurodéputés ont transmise à la Commission européenne. Ces élus de l’Ue réclament des sanctions individuelles contre ces hauts responsables guinéens, accusés d’avoir joué un rôle dans les multiples cas de violations des droits enregistrées ces dernières années en Guinée.
La réponse du gouvernement ne s’est pas faite attendre. «A ce jour, la Guinée poursuit les consultations habituelles et suivies avec son partenaire Européen par les canaux diplomatiques connus de tous. Et, comme il est de règle dans les relations internationales, chaque partie respecte la souveraineté de l’autre et reste aussi à l’écoute sans le moindre préjugé pour comprendre ses préoccupations et en tenir compte dans l’analyse de toutes les situations », indique Tibou Kamara, Ministre D’État, Porte-parole du Gouvernement.
Il déclare que les violences déplorées au cours d’événements et de manifestations politiques «méritent d’être analysées sans passions ni stigmatisation systématique d’acteurs responsables et conséquents, érigés en bouc-émissaires parfaits pour être jeté en pâture à une opinion crédule ou de partenaires de bonne volonté.»
Quelle suite sera donnée à cette requête ? Risquent-ils quelque chose, ces dignitaires du régime de Condé ? Les prochains jours nous édifieront. Ce qu’il faut rappeler, c’est que cette requête des eurodéputés fait suite au massacre du 28 septembre 2009 où plusieurs guinéens, qui manifestaient contre l’annonce de la candidature de Dadis Camara, ont été tués au stade du 28 septembre. Des personnes avaient été gazées, d’autres blessées et des femmes violées.
L’union européenne avait, alors, sanctionné 71 responsables guinéens, suite à cette affaire. Dadis Camara, Toumba Diakité, Jean Claude Pivi et autres, avaient fait l’objet d’une interdiction de voyager sur le territoire des États membres de l’UE et d’un gel de leurs avoirs dans le périmètre de l’Ue.
Youssouf SANE