Sommet sur le financement des économies africaines : les réserves de Meïssa Babou

par pierre Dieme

L’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) Meissa Babou salue la décision finale du sommet de Paris sur le financement des économies africaines. Selon lui : «C’est une belle trouvaille parce qu’aucune autre solution viable n’était probante. Pour dire vrai, ni la dette, ni l’annulation encore moins l’emprunt n’était envisageable».

Donc, pour lui : «la décision finale a un peu sauvé le sommet parce que la France à elle seule ne peut rien faire». Bref dira-til : « Si la proposition de faire adhérer la Team Europe, le Fmi, la Banque mondiale, le G20 et la Bad à la réorientation des allocations des Droits de tirage spéciaux (Dts) chiffrés à 650 milliards de dollars dont 33 milliards pour l’Afrique venait à se concrétiser se serait une belle chose», a-t-il.

Toutefois, dira-t-il : «Une chose est de proposer, une autre est de convaincre un nombre important de partenaires à y adhérer». L’idée de ce «sommet sur le financement des économies africaines» a germé à l’automne 2020, quand le Fonds monétaire international (FMI) a calculé que le continent risquait de se heurter à un déficit de financement de 290 milliards de dollars d’ici 2023.

Face à une situation édifiante où dès cette année, 39 millions d’africains pourraient tomber dans l’extrême pauvreté, selon la Banque africaine de développement (Bad), il y a urgence à agir et mettre en place une stratégie économique.

Certes, la croissance du continent, qui a connu sa première récession en un demi-siècle l’an passé à cause de la pandémie, devrait rebondir de 3,4 % en 2021 et de 4 % en 2022. Et le moratoire mis en place dès avril 2020a permis de donner un peu d’air aux pays africains les plus endettés. Mais cela ne suffira pas. Sur le plan économique, le continent subit de plein fouet le ralentissement commercial et financier mondial.

JEAN PIERRE MALOU

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