Chronique! Nous autres Sénégalais, nous avons la propension à dire où plutôt à décréter et à tue-tête que nous sommes les premiers et ce dans beaucoup de domaines.
De l’installation de l’islam dans tel espace, certains vous déclareront avec une brillante tonitruance que c’est notre région, notre famille, notre ethnie qui fut la première à l’accueillir.
De l’ouverture d’une école, d’un centre médical, d’un complexe culturel, social, commercial, ce sera la même rengaine.
Tout le monde est premier, tout le monde est champion.
Aussi bizarrement que cela puisse paraître, personne, nous disons bien personne ne se bousculera au portillon du podium pour réclamer que sa famille, son ethnie, sa région a accueilli, formé, organisé les premiers truands, les premiers voleurs, les premiers charlatans, les premiers danseurs insipides de la nation.
Là, c’est toujours l’autre ! Le voisin qu’on cherchera à détruire psychologiquement.
Restons modestes et soyons exemplaires dans notre vie.
Rien ne sert de courir après d’hypothétiques classements ou titres qui n’apportent finalement rien de consistant à l’humanité.
On aurait au contraire aimé entendre et surtout voir que nous sommes les premiers à avoir réveillé le bâtisseur de nation qui dort en chacun de nous, de vous.
Ou alors nous avons participé vaillamment et de manière décisive à baliser les pistes fécondes qui conduisent au réveil national.
Occuper les premiers rangs dans une société qui dort profondément et ce dans beaucoup de domaines n’a de sens que si l’on est encore capable d’humaniser les esprits, de rouvrir le génie créateur qui nous permettra de récupérer tout notre potentiel culturel.
A ces conditions seulement, nous pourront affirmer nous sommes les premiers.