Le MFDC signe le pacte, mais sans Salif Sadio et Edmond Bora

par pierre Dieme

Après des mois de discussions, des factions du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) ont réussi à harmoniser leurs positions, en vue d’aller à la table de négociations avec l’État

On se dirige vers la table de négociations entre le MFDC et l’Etat du Sénégal. Au terme de deux jours de conclave au Cap-Skirring, dans le département d’Oussouye, une résolution a été adoptée par les parties prenantes, mais sans la présence de Salif Sadio et Edmond Bora qui manquent encore à l’appel.

Après des mois de discussions, des factions du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) ont réussi à harmoniser leurs positions, en vue d’aller à la table de négociations avec l’État du Sénégal.

Il s’agit entre autres de Assaninga, Ukana Tanor, Bignona, la faction de feu Ousmane Niantang Diatta ou encore du groupe de contact et la tendance de César Atoute Badiate. « Nous avons fédéré toutes ces forces pour négocier avec l’Etat du Sénégal afin de signer des accords et faire taire les armes en Casamance », a déclaré Sény Badji, chargé de communication des ailes politiques du MFDC.

Dans une résolution signée par l’ancien combattant Daniel Diatta, élu coordonnateur provisoire, toutes les ailes politiques présentes à la rencontre ont exprimé leur volonté d’aller au dialogue avec l’Etat. La coordination des organisations de la société civile pour la paix en Casamance (COSPAC) et la Fondation Friedrich Ebert ont facilité ce rapprochement des positions au sein du mouvement irrédentiste.

Les deux organisations ont invité l’Etat du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance à saisir cette opportunité pour aller vers une solution pacifique et pérenne à ce conflit armé qui dure depuis maintenant 39 ans. «Notre rôle, c’est de créer un cadre qui puisse permettre aux deux parties de répondre à l’appel de la paix. Ce conflit n’a que trop duré et les populations sont les principales victimes. Aujourd’hui, les pistes d’une solution pacifique sont balisées.

Les parties prenantes doivent saisir la balle au rebond pour abroger la souffrance de milliers de populations déplacées, arrêter les accidents par mines et mettre fin aux pertes en vies humaines causées par les accrochages entre l’armée sénégalaise et les combattants du MFDC », a invité Henri Ndecky, coordonnateur de la COSPAC.

Présentes à ce conclave, les femmes du bois sacré, celles-là même qui ont fait leurs libations pour accompagner mystiquement l’entrée des combattants dans le maquis, ont décidé de jouer leur partition pour accompagner la dynamique. « Tout le monde est fatigué de ce conflit. Notre rôle est donc de soutenir et d’encadrer toutes les initiatives, allant dans le sens de la paix pour soulager les populations casamançaises », dira pour sa part Rosalie Coly, présidente des femmes du bois sacré. Toutefois, des absences significatives ont été notées lors de cette rencontre.

Edmond Bora, qui dirige la branche politique de ’’Mango Couro’’ depuis l’assassinat d’Abdou Elinkine Diatta (tué à Mlomp par un commando armé non encore identifié), ne s’est pas présenté. Et aucun émissaire qui se réclame de lui n’a signé la résolution. Idem pour le camp du chef rebelle Salif Sadio, présenté comme le cerveau de la branche dure de l’aile combattante du MFDC. Le commandant autoproclamé d’Attika ne s’est jamais rangé dans une dynamique de retrouvailles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance.

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