Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) s’engage à aller vers l’unité. Cette volonté affichée de ses différentes factions est en train de se matérialiser à travers une rencontre qui tient présentement au Cap Skirring.
Pour le journaliste, spécialiste du conflit en Casamance, Ibrahima Gassama, un brin d’espoir est mis dans cette rencontre. Parce que, a-t-il expliqué, pour la première fois, autant de factions se présentent à la table de discussion. « Pour avoir assisté à cette rencontre, j’ai vu des groupes, qui n’ont jamais assisté à des négociations, qui n’ont jamais voulu être ensemble et se regarder à chaque fois en chien de faïence, prendre part à la rencontre de Cap-Skirring », a fait savoir le journaliste.
L’équation Salif Sadio
Toutefois, Ibrahima Gassama veut être prudent. Pour lui, il y a l’équation Salif Sadio, chef de la branche armée du mouvement, qui peine à être résolu. Salif Sadio, qui se considère comme le successeur légitime d’Abbé Diamacoune Senghor, défunt chef du Mfdc, estime qu’il est le seul interlocuteur valable de l’Etat.
« On attend de voir ce que cette réunion pourrait donner. Il y a eu beaucoup de rencontres avec comme objectif de réunir tous les ails militaires du Mfdc. Ce qui constitue le principal blocage aux véritables négociations que l’on souhaiterait avoir, même s’il y a un début avec Salif Sadio. L’espoir que l’on a dans cette rencontre de Cap Skirring est que l’on a entendu un responsable dire qu’ils sont en train de mener des démarches pour rencontrer Salif Sadio. Ce dernier va-t-il accepter ? En tous les cas, il a pris une option sérieuse, celle de discuter au nom du Mfdc.
Pour M. Gassama, « le cas particulier de Salif Sadio est une difficulté qui pourrait rendre certains sceptiques. Mais dans un conflit comme celui de la Casamance, qui est un conflit atypique, c’est comme un jeu de puzzle. Il y a toujours des pièces manquantes. Donc vivement que cette fois ci soit la bonne. »
La société civile travaille sur le rapproche entre l’Etat et le Mfdc
En Casamance, les jalons d’un retour définitif de paix sont en train d’être posés par la société civile. Sous l’impulsion de la Fondation Friedrich Ebert, un atelier de validation du plan d’actions harmonisé avec les différents ailes politiques du Mouvement des forces démocratiques du Sénégal (Mfdc) est engagé dans le processus. Il s’agit, entre autres, de Assaninga, Oucanal Tanor, Bignona, Feu Ousmane Niantang, général César Atout Badiate…
Le plan d’action élaboré consiste à baliser le terrain aux deux parties qui sont l’Etat et les ailes du Mfdc. « Ce n’est pas facile dans ce contexte de mettre un cadre d’action. Mais, ils l’ont réussi. Au-delà de cette réussite, ils ont un esprit d’ouverture. La coordination de la société civile qui s’est engagée dans le processus de la paix depuis longtemps doit continuer à travailler à fédérer des acteurs dans le processus de paix », renseigne Saliou Konté, chargé de Programme à la Fondation Friedrich Ebert.