Ancien enfant de troupe du Prytanée militaire de Saint Louis, le maire de Djeddah Thiaroye Kao est un docteur ingénieur en Environnement et expert-consultant international. Depuis 2018, Dr Cheikh Dieng occupe les fonctions de secrétaire général national adjoint chargé des élections du Parti démocratique sénégalais (Pds) après avoir occupé les fonctions de secrétaire national chargé de l’environnement. Il a été également expert national de la Banque mondiale et conseiller technique de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye
Wade, et aussi directeur général de l’Agence nationale de la Propreté du Sénégal (APROSEN). Invité du 2ème numéro de l’Emission «Ça Nous Intéresse» de Le temoin web, site du groupe Le Témoin, Dr Cheikh Dieng, a abordé avec nous plusieurs questions d’actualité. De la position de son parti sur la tenue des locales en janvier 2022 à l’audit du fichier électoral en passant par les nombreuses annonces de retour non suivies d’effets du candidat désigné des libéraux à la présidentielle de 2019 Karim Meïssa Wade, le projet de redécoupage administratif de la région de Dakar, sa gestion de la commune qu’il dirige depuis 2014, sans oublier Aliou Sall, la transhumance de Amadou Diarra entre autres sujets, le Dr
Cheikh Dieng a répondu à toutes nos questions. Entretien ! TEMOINWEB : L’actualité, c’est la tenue des locales en janvier 2022. Quelle est la position de votre parti, le PDS, sur ce scrutin ?
Dr Cheikh DIENG – D’abord, on commence par dénoncer les reports successifs de ces élections parce qu’elles devaient se tenir depuis 2019. Le Président Macky Sall, après les élections présidentielles de 2019, avait dit qu’il était fatigué des campagnes électorales. De manière unilatérale, il a reporté les élections locales en 2020. Arrivé en 2020, il a convoqué un simulacre de dialogue politique avec certains membres de l’opposition sans le PDS. Je tenais à le souligner. Sans consensus, ils ont encore reporté les élections locales en 2021.
Une fois en 2021, nous étions d’accord, sur un large consensus lors du dialogue politique à l’exception de son parti politique et de sa coalition, de tenir les locales au plus tard en
décembre 2021. Et au lieu d’arbitrer en tant que président de la République, il a penché sur les seuls intérêts de sa coalition. Nous dénonçons donc cette position unilatérale du, Président Macky Sall parce que tous les conseillers municipaux et départementaux sont devenus illégitimes depuis 2019. Le mandat des populations n’appartient ni au président de la République ni à l’Assemblée nationale. Donc une fois qu’un mandat est achevé, il doit être impérativement renouvelé. Ça c’est une position de principe du PDS et je crois en cela. Donc, si le Président prend la date du 23 janvier pour organiser les élections, je soupçonne déjà une manœuvre politicienne. En quoi consisterait cette manœuvre, d’après vous ? C’est une manœuvre politicienne visant à impacter les élections législatives qui doivent être organisées en juin Mais, nous prenons acte de cette décision unilatérale que le président Macky impose à son opposition et qui est d’organiser les élections en janvier 2022. Nous allons nous battre pour que tous les exécutifs locaux reviennent à l’opposition. Et je pense qu’aujourd’hui, c’est ça qui est l’intérêt du peuple. Très franchement, le président Macky Sall joue avec notre démocratie, avec notre pays, nos institutions, nos élections. Et la seule façon que la population a de le sanctionner, c’est de redonner tous les exécutifs locaux à l’opposition pour qu’il sache que le pays ne lui appartient pas mais qu’il le partage avec ses concitoyens. Nous, nous
n’avons que le Sénégal. On n’a pas de maison nulle part ailleurs. Nous n’en avons ni à Houston, ni à Paris, ni à Dubaï. Si le Sénégal brûle, il brûlera avec nous et nos familles. Macky
ne respecte pas les Sénégalais. Il ne les considère pas et rien que pour ça, le peuple doit le sanctionner
L’opposition regroupée au sein du Front de résistance nationale a marqué son désaccord par rapport au fichier électoral. Partagez-vous ses inquiétudes ?
Tout à fait ! L’audit du fichier électoral a montré ce que disait le président Wade. Quand il est revenu de France, il avait dit que quiconque partira à une présidentielle contre Macky Sall avec ce fichier perdra. Tout le monde s’en rappelle. Cet audit a prouvé ce que disait le président Wade parce qu’il a montré que sur 515.000 électeurs qui se sont
inscrits avec des extraits de naissance dans le fichier, 425.000 électeurs sont dans le fichier mais se sont inscrits hors commissions administratives. Vous vous rappelez
quand on avait surpris chez un député APR, ici à Pikine Nord, des personnes qui s’inscrivaient dans son domicile ? Vous vous rappelez quand ils remplissaient des Ndiaga Ndiaye de
personnes pour les amener à la DAF directement pour les inscrire ? Vous vous rappelez des cartes d’électeurs que Barthélémy Diaz avait saisies ? C’est tout cela qui compose les
425.000 inscrits hors commissions électorales. Ça vous fait plus de 900.000. Il reste 240.000 électeurs dans le fichier qui n’ont aucune biométrie. Des électeurs qu’on ne peut identifier de manière unique parce que c’est un fichier biométrique. Donc, leur carte d’électeur n’est pas conforme à la loi car il y a une loi qui a institué la carte d’électeur et la carte
d’identité. Ces électeurs sont illégaux du point de vue de cette loi. Il y a encore dans le fichier 50.000 électeurs qui sont des électeurs absents, c’est-à-dire qui ne sont jamais
présents à une commission d’élection. Faites le total, vous aurez un million d’électeurs sur 6 millions qui sont des électeurs frauduleux dans le fichier. Ça fait 30 % d’électeurs frauduleux dans le fichier ! La conclusion est que nous avons un fichier non fiable, piégé, manipulé par le président Macky Sall. Et rien qu’avec cela, les Sénégalais peuvent savoir comment il a fait pour gagner toutes les élections précédentes. Il les a volées, qu’on m’excuse du terme, mais on ne peut pas utiliser un autre terme que voler car 30 % des électeurs
de ce fichier sont frauduleux. Des observateurs annoncent la mort de votre parti qui est presque inexistant sur le terrain en plus des nombreux départs qu’il a enregistrés. Que
leur répondez-vous ? Je récuse ce que vous dites. Je le récuse totalement car je n’ai jamais entendu quelqu’un dire que le Pds est mort. Au contraire, le Pds est aujourd’hui le recours face à la gestion catastrophique de Macky Sall et de BBY. Les Sénégalais disent qu’ils ont revu leur posture car nous sommes la seule issue.
Il n’y a pas d’autre alternative dans le paysage politique actuel en dehors du PDS. Et la preuve est que la direction des structures du PDS vient d’effectuer une tournée nationale dans les 47 départements du Sénégal et c’était la ruée partout vers notre délégation. Les gens disaient qu’ils avaient hâte de nous voir au niveau de la base pour revitaliser le parti. Les jeunes de l’Utjl (Union des jeunesses travaillistes et libérales) sont sur le terrain depuis un an en train de renouveler toutes leurs bases. Les femmes organisent partout, elles aussi, leurs
manifestations sous la houlette de la sœur Woré Sarr. Et évidemment, entre temps, la Covid est passée. Et le président Wade a montré un grand humanisme durant cette crise en nous demandant de suspendre, toutes les activités pouvant entraîner des rassemblements. Cette suspension a duré un an et, naturellement, elle a eu un peu de répercussions sur le fonctionnement du parti. Certes, mais dans des endroits comme le département de Pikine, par exemple, vous perdez votre force d’antan. On a constaté récemment le ralliement au pouvoir
du maire de Pikine Nord, Amadou Diarra, qui aurait quitté le PDS parce qu’il ne serait pas d’accord sur votre choix comme SGN Adjoint chargé des élections du fait que cette position fait aussi de vous l’interlocuteur direct du Parti dans le département. Qu’en est- il réellement ?
Je reconnais qu’il y a eu pas mal de départs. Que ce soit Amadou Diarra ou d’autres. Je ne fais pas partie de ces gens qui disent que ces départs ne vont pas nous affecter. Non ! Je
crois que tout départ affaiblit le parti et ça, c’est la philosophie du Pds. Le Pds fait des alliances avec d’autres partis donc ce n’est pas lui qui va rejeter ses propres fils. Je suis pour un
parti ouvert qui rassemble tous ses fils et toutes ses filles. Quelle était la nature de vos relations vos relations avec Amadou Diarra ? Ce que vous dites-là, je viens de l’apprendre. Amadou
Diarra est un frère et on a toujours eu d’excellentes relations.
En plus, moi, mon souhait est que tout responsable de Pikine ait plus de responsabilité au niveau du parti. Cette générosité ne va rien gâcher à mon niveau. En 2024, si nous
accédons au pourvoir, je souhaite que Dieu fasse que tous les responsables pikinois soient des ministres, Dg ou autres. Quant aux raisons qui auraient justifié le départ de Diarra et que vous avez avancées, je ne crois pas que ce soient les raisons de son adhésion à l’Apr. Et même si c’était le cas, je pense que ce ne serait pas suffisant pour justifier son départ.
L’absent le plus présent au Pds, c’est Karim Wade. Son retour a été plusieurs fois annoncé et il n’est jamais revenu. Qu’est-ce qui explique donc son absence si
longue ? La longue absence de Karim s’explique par les conditions de son départ. Après les élections de 2012, le président Macky Sall avait dressé une liste de 25 personnes du Pds
qu’il accusait de s’être enrichies de manière illicite. Il voulait les juger à la CREI, les emprisonner ou, peut-être même, leur coller une balle dans la tête ou leur prendre tout ce qu’elles
avaient. C’est ce qu’avait dit le président Macky Sall. Malgré ce tintamarre, il n’y a que Karim Wade qui a été condamné. Ils avaient fait des commissions rogatoires qui ont sillonné
tous les pays et visité 65 banques au niveau international mais ils n’ont pas pu prouver que Karim Wade a pris un seul sou des Sénégalais. Au contraire, c’est la fortune de Bibo
Bourgi, de Pape Pouye et d’autres qu’ils lui ont prêtée en l’accusant d’en être propriétaire. Des papiers notariés ont été produits et attestant que Bourgi est propriétaire de ces
biens mais les gens de la Crei ont dit que c’est à Karim. Bourgi avait prouvé qu’il était propriétaire d’Eden Rock. Ils ont dit que, c’est Karim le propriétaire. D’ailleurs, c’est à travers ce procès-là, qui n’a pu rien prouver, que la Crei a au contraire pu montrer dans son jugement que Karim Wade n’a pas détourné un seul sou du contribuable sénégalais. Il
a été déchargé des charges de concussion. Il n’a jamais fait de corruption. Ça, c’est les éléments de jugement de CREI. Donc, ils l’ont condamné sur la base des biens d’autres personnes. Ils l’ont ensuite exilé alors que la déportation n’existe pas dans notre système judiciaire en peine applicable. Donc, Karim Wade a été le seul qui a purgé une peine pareille. Je disais qu’ils étaient 25 dans la liste du président
Macky Sall et les 24 sont actuellement soit dans le gouvernement, soit directeurs généraux et le reste dans la mouvance présidentielle. Parce que c’était la condition que
Macky avait posée. Ils devaient soit rejoindre le Président et s’asseoir sur leur dignité ou être mis en prison sous la seule volonté du président Macky Sall… Nous avons de bons juges
mais nous avons une justice couchée qui ne fait qu’exécuter les ordres du président Macky Sall. Et ça, c’est l’une des raisons fondamentales qui font que, à l’occasion de ces élections locales ou les législatives qui vont venir après, on doive affaiblir le président Macky Sall. La faiblesse de ce pays est que le Président contrôle tout : l’Assemblée nationale, les
collectivités locales, la Justice, l’Armée, la Police, la Gendarmerie… Les Sénégalais doivent savoir que, pour que le pays respire démocratiquement, on doit partager les pouvoirs
entre la majorité et l’opposition de sorte qu’il y ait équilibre. Parce que, pour une bonne démocratie, il faut que l’opposition ait des espaces pour s’exprimer et, pour cela, le Président ne doit plus contrôler aucune ville, aucune commune, aucun département. Est-ce que vous allez vous représenter au niveau communal ou préféreriez-vous plutôt vous présenter au niveau du département ? C’est une question très intéressante, mais je crois que ça soit la ville de Pikine, la commune de Djeddah Thiaroye Kao ainsi que toutes les communes du département de Pikine vont retourner au Pds parce que c’est le peuple qui croit au PDS. La population croit à l’achèvement des travaux de Wade par ses fils. À preuve, regardez là où nous sommes
assis (Ndlr, l’espace public qu’il a construit à Pikine Tally Boumack, ndlr) comment c’est maintenant. Cet espace est l’une des nombreuses réalisations de l’équipe municipale que je
dirige actuellement. D’ailleurs, c’est peut-être une des raisons pour lesquelles le petit frère du Président, et par ailleurs maire de Guédiawaye, est en train de dire qu’ici, cela
fait partie de sa commune. Voilà quelqu’un qui montre qu’il ne sait rien de la banlieue. Il ne connaît que Fatick. Il dit que Lansar fait partie de Guédiawaye. Cela montre qu’il est un
maire importé de Fatick qui ne connaît rien à la banlieue. Tout le monde sait que Tally Boumak est la capitale de Pikine. Et lui dit que Tally Boumack partie intégrante de Guédiawaye. S’il ne connaît pas les limites de sa commune, qu’il demande à ses habitants. Je veux lui rappeler que Guédiawaye n’était qu’une commune dans le d’appartement de Pikine. Bountou Pikine, Tally Bou Mack, l’école Fatou NDIAYE ex-école 6. Comparez ces espaces avant et aujourd’hui et vous verrez qu’il y a eu beaucoup de changements. C’est la même chose que nous avons faite à Mousdalifa, Djeddah, au terrain Maag Dan. On s’apprête à le faire à Guy Gua. Mais certains de vos administrés pensent que votre bilan n’est pas si élogieux que vous le dites et que vos réalisations ne sont pas nombreuses ! Vous voulez me provoquer, mais ce n’est pas comme ça qu’on pose une question (Notre interlocuteur semble se fâcher). Vous devriez dire que la population a certes constaté mon bon bilan mais me demande de faire plus. Mais avant d’aller dans le bilan, l’un des premiers éléments, c’est cette réhabilitation des espaces publics, des espaces qui étaient dégradés au niveau du département de Pikine et au niveau de la commune de Djeddah Thiaroye Kao.
Donc, nous sommes dans une perspective de réhabilitation. Si vous connaissez bien la localité de Djeddah Thiaroye Kao, vous saurez qu’on était fortement impacté par les inondations avec des maisons entières dévastées par les inondations et
ce sont ses quartiers que nous sommes en train de reprendre. Nous avons réussi un pari qui est d’éradiquer les dépôt d’ordures sauvages. Aucun maire de Djeddah Thiaroye Kao
n’avait jamais réussi avant nous à construire un bâtiment mais nous, nous avons construit une maison communautaire au niveau du quartier Djeddah 2, renforcé de trois classes
supplémentaires l’école cheikh Tidiane Hanne ex-école 27, à mettre en place un centre informatique à Bagdad parce que notre commune est grande quand même. Nous avons
66 quartiers. Au niveau de l’éducation, nous avons fait énormément d’efforts et c’est ça qui est la vraie vision. C’est-à dire de construire pour la génération de demain. À notre
arrivée en 2014, nous avons recruté les 33 meilleurs étudiants de la localité sélectionnés sur la base de critères de compétences. Nous les avons amenés dans un institut avec
lequel nous avons signé un contrat de formation sur 5 ans. Tant que l’étudiant passe au niveau supérieur, on va le soutenir jusqu’au master 2. L’objectif est de se retrouver avec
50 étudiants ayant chacun un master 2 à la fin du mandat de 5 ans. Actuellement, nous avons 62 jeunes qui sont dans ce circuit-là pour avoir leur master 2. Au niveau de l’école
primaire, j’en profite pour faire un appel au président Macky Sall pour que la direction des constructions scolaires arrête d’oublier la banlieue dans ses programmes et nous exigeons
d’ailleurs des classes supplémentaires. Vous savez, on doit avoir une planification dans le système éducatif car la banlieue a une vitalité de croissance démographique. Nous
avons entre 107 et 137 élèves par salle de classe actuellement.
Notre commune est l’une des rares au Sénégal où on trouve toujours des classes à double flux. Devant cette situation, nous avons initié depuis 2015 un système de cours de renforcement et de cours de vacances systématiques au niveau de toutes les écoles primaires publiques de la commune pour relever le niveau des élèves. Pour cela, on recrute des maîtres et c’est nous qui les payons pour dispenser des cours durant toute l’année et aider les élèves qui sont
en classe d’examen. Et nous avons également noté une forte disparité sociale au niveau des élèves qui n’ont pas 2500, 3000 ou 3500 francs pour payer. Depuis 2018, nous occupons la première place en termes de résultats scolaires. C’est d’ailleurs le résultat dont je suis le plus fier. L’éducation est à la base de tout développement, c’est la raison pour laquelle nous n’hésitons jamais à y investir malgré nos maigres moyens. La formation des jeunes filles aussi n’est pas en reste. L’hôtellerie et la restauration, pour ne citer que ces deux métiers, sont les formations que nous essayons d’offrir à nos jeunes. En tout cas, tout tourne autour de l’employabilité. A cela s’ajoute la création de centres de formation à l’outil informatique gratuitement. Car nous ne voulons pas que nos habitants soient les analphabètes de ce siècle, des analphabètes du numérique. Sur le plan culturel, nous avons un programme pour les artistes de la commune pour leur permettre de s’exprimer et, pourquoi pas, vivre de leur art au niveau local. Il y a aussi un studio pour eux, leur permettant d’enregistrer leurs œuvres. Et le tout, presque gratuitement.
Sur un autre plan encore plus structurel, un nouveau marché a été acquis, même si cela s’est avéré difficile avec le bras de fer contre la mairie de Guédiawaye. Le marché au poisson est derrière nous à présent. Le sport aussi est bien loti. Tout ça pour vous dire que les jeunes sont bien pris en compte. On termine avec les inondations. Cette année passée, notre commune n’a pas vécu ce phénomène. Contrairement à l’an 2014 où plus de 200 familles avaient été relogées dans les écoles primaires à causes des eaux de
pluie. Tout ce bilan sera poursuivi et renforcé, inch’Allah, durant notre prochain mandat. Et je serai candidat pour la mairie de la ville de Pikine pour étendre notre expérience, notre
expertise dans tout le département. Parlons du redécoupage administratif. La mouvance présidentielle, sous la houlette de Aliou Sall, serait en train de manœuvrer pour faire rattacher Djeddah Thiaroye Kao complètement à Guédiawaye. L objectif serait de vous priver des ressources financières de Marché Boubess. Ce qui équivaudrait à votre disparition politique. D’ailleurs, nous avons appris que des jeunes du département de Pikine, qui veulent s’opposer au rattachement d’une partie de Pikine à Guédiawaye, se sont réunis, ce dimanche 16 mai 2021 à Ecopène de Pikine Nord. Qu’en est-il réellement ?
Nous dénonçons de manière générale ce dessein du pouvoir. C’est un chantier qui ne date pas d’aujourd’hui, c’était dans l’Acte 3 de la décentralisation. Ce sont les inondations
de Keur Massar, notamment qui ont un peu accéléré la cadence. Je n’ai rien contre ce redécoupage, mais il faut que cela soit cohérent. Des quartiers comme Dalifort, Gadaye ne
peuvent pas être rattachés à la ville de Guédiawaye. On voit tout de suite que tout cela n’est animé que par des calculs purement politiciens… Qu’allez-vous faire pour éviter
ce chamboulement annoncé de votre territoire ? Un sursaut patriotique communal a été créé car toute la commune a été agressée et défiée.
Nous allons y répondre
énergiquement. Nous sommes en train de nous organiser avec l’appui des amis de Pastef. Toutefois, ce sera une réponse avant tout politique. À ce rythme, nous assisterons à
plusieurs découpages incohérents, juste pour que toutes ces communes qui résistent encore à la mouvance présidentielle tombent dans leur gibecière. Nous ne devons et n’allons
pas nous laisser faire. Terminons avec l’emploi des jeunes. Monsieur le maire,
pensez-vous que le chef de l’Etat pourra réussir, durant les trois ans qui lui restent au pouvoir, sa promesse de donner des emplois à autant de jeunes qui n’en ont pas
actuellement ?
C’est un Président qui ne gouverne qu’à travers des slogans creux. Nous lui donnerons un tout premier signal aux prochaines élections municipales. Nous exigeons la création
d’emplois, mais pas seulement pour la Cojer ou pour les jeunes de l’Apr. Le pays n’est pas marron-beige. C’est une propriété nationale. Il est temps que nos dirigeants apprennent à penser patrie avant parti. Je lance un appel à l’opposition, car si le président réussit son coup à Pikine, Dakar sera le suivant sur la liste. On en a marre de cette gestion gabégique. Il nous faut un nouveau souffle…
Propos recueillis par Bassirou DIENG
Le Témoin