Dans une tribune publiée sur le site officiel de la commune de Gorée dont il est le maire, Me Augustin Senghor, en sa qualité de président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) et 1er vice-président de la Confédération africaine de football, a dénoncé, à demi-mots, une certaine campagne de diabolisation et de calomnies dont il serait victime. Sans donner plus de précisions sur leurs auteurs ou les faits visés, Me Senghor a insisté sur son choix d’adopter la posture silencieuse. Voici l’intégralité de sa lettre ouverte, publiée quelques jours après la révélations du rapport d’activités de 2019 de la FSF, dont certains projets et dépenses ont été fortement commentés dans la presse et les réseaux sociaux.
L’action dans le silence, notre credo.
Face aux attaques, calomnies et diffamations bruyantes, face aux procès d’intention et dénigrements, nous répondons par le silence, le silence de l’écoute, de l’observation et de la bonne conscience, sans aucune once de mépris à l’égard de leurs auteurs bien visibles et identifiables malgré leurs efforts surhumains de camouflage derrière le vocable suspect de « société civile » de France au Sénégal ou du Sénégal en France ou d’organes de presse savamment instrumentalisés et peu soucieux des principes de déontologie élémentaire de leur profession.
Dans la sérénité habituelle de notre conscience et la hauteur imperturbable de ceux qui préfèrent se faire violence plutôt que de faire violence, nous appréhendons ces agissements sans aucune peur pour nos personnes mais plutôt des craintes pour l’avenir de notre football qui a fini de conquérir, à force de persévérance et d’unité, la stabilité et la crédibilité que tout le monde lui reconnaît aujourd’hui.
Au bout du silence, la vérité jaillira, non pas à travers des paroles, répliques ou procès en diffamation mais plutôt à travers des actes et leurs résultats probants et déjà palpables pour qui veut être simplement objectif, sans plus.
C’est en quelque sorte le choix de l’action porteuse d’espoir et de résultat au lieu de l’agitation et des polémiques stériles.
Cette attitude est fondée sur la vérité absolue que les bonnes actions sont au-dessus des paroles et résonnent plus forts que les propos médisants des esprits mal pensants et malfaisants.
Le silence est l’armure du succès des gens humbles. Notre seule arme est le travail, notre bouclier, la foi.
Cela fait de nos humbles personnes des forteresses imprenables sur lesquelles viennent chaque jour se fracasser
Les vagues d’assaut d’adversaires en quête d’une reconnaissance que nous n’avons pas recherchée mais dont nous avons été gratifiés certainement par le destin mais aussi par le culte du travail et des valeurs.
Combattre le silence est une gageure car le silence est imperceptible, invisible. Il est partout et nulle part à la fois. Il est simplement insondable et impénétrable et dès lors insaisissable.
Face aux calomnies et aux diatribes, le silence est plus que d’or.
Son socle est le confort apaisé de la reconnaissance du plus grand nombre acquise au prix de l’humilité et du respect qu’on leur voue mais aussi de l’investissement désintéressé que l’on consacre à notre communauté, à notre pays et à nos passions communes.
A propos de ce plus grand nombre, ne parle-t-on pas très souvent de majorité silencieuse qui ne dit mot mais qui sait être redoutable et déterminant au moment crucial de faire la différence ou la décision ?
Ce moment est tellement redouté par ceux qui cherchent cette reconnaissance à tout prix (ou à vil prix, c’est selon) qu’ils utilisent les armes des faibles, notamment les calomnies, les diffamations et autres diabolisations pour dissuader d’aller à la confrontation saine et démocratique sans laquelle aucune reconnaissance de la base ne saurait être éprouvée et donc aucune légitimité être assise.
Ils n’y sont pas parvenus par le passé. Ils n’y parviendront pas non plus cette fois ci au nom de la suprématie de la vérité sur le mensonge érigé en programme de conquête de reconnaissance.
Pourquoi vouloir transformer la maison familiale en un tas de ruines parce qu’on n’a pas en mains les clés de la chambre que l’on désirerait occuper ?
Dans le monde du sport, les victoires, les vraies, s’obtiennent après une compétition âpre mais saine et respectueuse des valeurs inspirées de l’idéal du fair play dans ses dimensions étymologique et éthique les plus aboutis ce, aussi bien dans le terrain de jeu que dans l’environnement de celui-ci, y compris la compétition pour le management et le leadership dans un cadre légal et statutaire bien défini.
Ceux qui calomnient, diffament, dénigrent et diabolisent pour assouvir leurs desseins de reconnaissance n’auront de chance de nous croiser que sur le terrain de la compétition empreinte de sportivité où les gestes et comportements interdits n’ont pas droit de cité. Ce sera une fois leurs masques tombés pour des joutes loyales à la lumière du jour.
Tout est dit et revenons vite au monde silencieux des valeurs de travail, d’abnégation, d’humilité et de respect qui sont notre credo depuis que tout jeune, nous avons choisi de servir notre pays et notre communauté à travers une passion forte pour le sport.
Qu’on ne compte pas sur nous, quel que soit le contexte, pour nous jeter dans une mêlée inopportune où tous les coups bas sont permis.
Autrement, ceux très nombreux qui nous considèrent dans le monde du football ou ailleurs et nous font confiance ne nous reconnaitraient plus, nous qui avons toujours privilégié l’action discrète sur le vacarme opportuniste et malveillant.
Nous ne ferons pas le jeu de ces adversaires tapis dans l’ombre obscur car c’est ce qu’ils recherchent, faute de mieux.
Dans notre vie de simple citoyen ou de responsable, nous avons très vite compris que pour réussir, nous avions autant besoin de nos amis et sympathisants que de nos détracteurs : les premiers nous soutiennent et nous aident à avancer ; les seconds nous maintiennent sur le qui-vive et nous poussent ainsi à progresser.
Sportivement.
Augustin Senghor
Président FSF
1er Vice-Président de la CAF