C’est connu. Le Khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké a joué un rôle prépondérant dans le retour au calme. Ce, suite aux émeutes nées de l’arrestation du député Ousmane Sonko accusé de viols et menaces de mort au préjudice de la masseuse Adji Sarr, âgée de 20 ans. Invité de l’émission Jury du Dimanche, le coordonnateur du Front de résistance nationale ( FRN), Moctar Sourang est revenu sur ces faits. «C’était un très grand honneur pour nous d’avoir été désignés par le khalife général des mourides. Il nous a appelés très tardivement pour demander d’être à Touba. En y allant, on ne savait pas que c’était pour une mission.
Quand on était arrivé, on a trouvé sur place des dignitaires mourides, comme Serigne Bass Abdou Khadre, Serigne Bass Porokhane, des hommes politiques comme Decroix, Me Madické Niang », a narré le Président du Parti Union nationale patriotique (Unp). Avant de révéler: «Sur un langage très précis, il nous a dit qu’il ne pouvait pas imaginer que le Sénégal pouvait vivre des évènements aussi graves. ‘´Je veux comprendre ce qui se passe. Je vous demande d’œuvrer pour que la paix revienne’´. C’était un grand honneur pour nous. Parce qu’étant talibés, nous mettons cet aspect devant et au-dessous de tout. Serigne Mountakha Mbacké est un père pour nous. Il nous a même éduqués ».
Le plénipotentiaire du khalife général des mouride lors de crise politico-judiciaire a immédiatement pris contact avec les hommes politiques. « Ce qui n’a pas été difficile. Ce qui était important, dans un premier temps, c’était d’expliquer au khalife ce qui se passait. On a eu deux principales rencontres: avec le groupe de Ousmane Sonko avec qui on a échangé et également avec les leaders du FRN. Bien entendu, Sonko fait partie du FRN », a-t-il précisé.
« La mission n’est pas encore terminée »
Tout en indiquant: «Pour l’essentiel, il y avait un problème de manque de communication entre le pouvoir et l’opposition, forcing à tout moment avec des manifestations qui n’étaient pas autorisées.
Durant cette période, il y a eu énormément de chose. Il y avait également la jeunesse dans la rue. Tout ça nous l’avons expliqué au khalife ». Selon lui, il y avait deux aspects urgents dans le problème qu’il fallait régler. « Il y a eu le problème de Sonko qu’il fallait régler. Il ne fallait pas qu’il finisse comme Karim Wade ou Khalifa Sall. C’est-à-dire, faire trainer les choses pour l’éliminer. Également, il y a eu des morts qu’il fallait indemniser et des prisonniers qu’il fallait libérer. Tout ça, fallait l’expliquer au khalife. Et pour les questions qui sont à la base de tout cela, c’est-à-dire, celles relatives à l’Etat de droit à la démocratie, le khalife a recommandé de suivre le cadre de dialogue pour discuter de tout cela, qu’il ait un maximum de convergence entre la classe politique », souligne-t-il.
Moctar Sourang de soutenir que pour le moment, les plénipotentiaires n’ont pas encore rencontré le pouvoir. « Le khalife a parlé avec le président avant que l’on ne vienne. Il a insisté pour que les détenus soient libérés. Le président a pris l’engagement de le faire. Il lui a demandé le maximum possible pour qu’il trouve une entente avec l’opposition. Cette étape doit être finalisée. La mission à mon avis n’est pas encore terminée. Dans les jours à venir, le khalife verra les moyens pour faire parvenir tous ces griefs au président ».
Au finish, il laissera entendre: «Le Sénégal est un pays merveilleux avec nos khalifes généraux. Ce que l’on a eu, les pays de la sous-région ne l’ont pas. C’est pourquoi, ils franchissent rapidement la ligne rouge. Nos forces maraboutiques et citoyennes jouent un rôle d’arbitre quand il y a danger ».
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