Selon le professeur Jean Charles Biagui, le projet de réforme du statut des anciens Premiers ministres révélés par le quotidien «La Tribune» et «La Lettre Quotidienne» est tout simplement inconcevable dans un pays comme le Sénégal. Interpellé par la rédaction de Sud quotidien hier, mercredi 28 avril, l’enseignant chercheur en Sciences politiques à la Facultés des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soutient par ailleurs que ce projet va à l’encore de la démarche initiée depuis quelques temps par le gouvernement consistant à mettre l’accent sur l’emploi des jeunes.
Révélé par nos confrères du quotidien «La Tribune» qui citent dans leur livraison d’hier, le «Confidentiel La Lettre quotidienne», le projet de réforme visant à doter un statut particulier aux anciens Premiers ministres serait tout simplement inconcevable dans un pays comme le Sénégal.
C’est du moins l’avis du professeur Jean Charles Biagui, enseignant chercheur en Sciences politiques à la Facultés des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Interpellé hier, mercredi 28 avril par la rédaction de Sud Quotidien sur cette question, le professeur Jean Charles Biagui tout en préconisant une plus grande prudence concernant cette information en ce sens fait-il remarquer, «le pouvoir en place nous a habitué à chaque fois qu’il y a des débats de fond sur des questions majeures de la vie de notre nation, à nous présenter d’autres problématiques accessoires dans le but de nous divertir», juge inopportun ce projet. «Dans les grandes démocratiques comme en France, on a tendance à faire le maximum possible pour réduire le train de vie des politiques surtout dans un contexte de crise économique et social. Il est donc inconcevable, dans des pays les plus pauvres de la planète qu’à chaque fois, les pouvoirs en place mettent des stratégies pour renforcer le train de vie des politiques», dénonce l’enseignant chercheur.
Poursuivant son analyse, le professeur Jean Charles Biagui, a, par ailleurs, fait remarquer que ce projet va à l’encore de la démarche initiée depuis quelques temps par le gouvernement consistant à mettre l’accent sur l’emploi des jeunes. «Cette décision, si elle est avérée, serait une contradiction entre le discours disant qu’il faut des plans particuliers pour la jeunesse puisque lorsqu’on parle de statut, on fait référence à des moyens matériels et financiers. Donc, cela risque même de conforter ceux qui pensent que tout ce qui a été dit ces derniers jours est juste une stratégie pour calmer les émeutes du début du mois de mars dernier», a-t-il estimé.
Pour rappel, notre pays le Sénégal se distingue déjà de parts les avantages qu’il accorde à ses anciens chefs d’état. Avec un package composé d’une assurance maladie étendue au conjoint, de deux véhicules, d’un téléphone fixe dont le crédit n’est pas précisé, d’un logement et du mobilier d’ameublement ou d’une indemnité compensatrice d’un montant mensuel net de 4 500 000 francs CFA en cas de renoncement au logement affecté et 40 000 000 francs CFA, par an pour les billets d’avions de chaque ancien président de la République et de son (ses) conjoint(s) en plus d’un salaire mensuel de près de 5 000 000 francs CFA, soit 7,622.450 euros sans compter des collaborateurs mis à son service(04) s’il décide de s’établir hors du Sénégal et qui sont rémunérés dans les mêmes conditions que les personnels affectés dans les postes diplomatiques et consulaires du Sénégal.
Seulement, du cotés des principaux bénéficiaires de cette éventuelle nouvelle réforme, aucune réaction n’a été pour le moment notée nonobstant le caractère scandaleux que revête cette réforme. Partout, c’est le silence radio. Ni Abdoul Mbaye et Aminata Touré n’ont commenté cette information.
Très présent sur les réseaux sociaux, le premier collaborateur à la Primature du président, Abdoul Mbaye a fait pourtant une sortie hier soir pour se féliciter de la décision rendue par la Cour de justice de la Cedeao qui a ordonné à l’Etat du Sénégal la suppression de la loi sur le parrainage dans un délai de 6 mois. Quant à Aminata Touré, elle était montée au créneau pour railler la nouvelle politique d’emploi du Président de la République.
NANDO CABRAL GOMIS