Une semaine après sa proclamation comme chef du comité militaire de transition, le fils du « Maréchal » s’est adressé aux Tchadiens, dans une intervention enregistrée et diffusée à la radio et à la télévision nationale alors que des violences ont eu lieu dans plusieurs villes du pays toute la matinée. Il a d’abord tenu à partager son émotion après le décès de son père. Sanglé dans son uniforme sable de général de corps d’armée, béret quatre étoiles sur la tête, il a lu son discours en français, pendant une vingtaine de minutes. Il a exhorté ses compatriotes à ne pas causer un « grave préjudice à la nation » par des actes « contraires à l’unité, au vivre ensemble et à la paix ». Ce discours intervient après une matinée marquée par les violences à travers le pays. Des manifestants se sont réunis très tôt ce mardi matin à Ndjamena. En dehors de Ndjamena, on a surtout manifesté dans le sud du pays.
Le Conseil militaire de transition obéit au souci cardinal de faire face à l’urgence absolue de devoir défendre notre Patrie contre l’agression qu’elle subissait, de préserver les acquis de paix et de la stabilité et de garantir l’unité et la cohésion nationale […] Le Conseil Militaire de Transition n’a pas d’autre objectif que d’assurer la continuité de l’État, la survie de la nation et l’empêcher de sombrer dans le néant, la violence et l’anarchie. Les membres du CMT sont des soldats qui n’ont d’autre ambition que celle de servir loyalement et avec honneur leur patrie. Toute autre attitude des membres du CMT sera une atteinte impardonnable à la mémoire du Maréchal et à l’engagement face au peuple.
Promesse d’un « gouvernement de réconciliation nationale »
Pour ce qui est de la transition, il a promis la nomination à venir d’un « gouvernement de réconciliation nationale, composé d’une équipe soudée, compétente et représentative du Tchad pluriel ». Il a assuré qu’un dialogue national inclusif serait organisé, qu’il « n’éludera aucun sujet d’intérêt national » et que le Conseil national de transition serait mis en place de manière « consensuelle et concertée » pour travailler sur une nouvelle constitution.
L’objectif du processus est d’« organiser des élections démocratiques, libres et transparentes dans les meilleurs délais » avant de conclure par un appel à « l’union sacrée »
Je serai le garant de ce dialogue qui n’éludera aucun sujet d’intérêt national selon un calendrier précis que le gouvernement sera appelé à dévoiler. Dans les prochains jours et après les consultations en cours, un Conseil National de Transition, représentatif de toutes les provinces et de toutes les forces vives de la Nation sera également mis en place, de façon consensuelle et concertée, pour permettre l’accompagnement législatif de l’action gouvernementale et de donner au pays les bases d’une nouvelle Constitution.