La CENA se plaint de ses recommandations non suivies

par pierre Dieme

La Commission Electorale Nationale Autonome (Cena) a reçu, le vendredi 23 avril dernier, les experts internationaux chargés de l’évaluation du processus électoral et de la dernière refonte du fichier des électeurs.

La Commission Electorale Nationale Autonome (Cena) a reçu, le vendredi 23 avril dernier, les experts internationaux chargés de l’évaluation du processus électoral et de la dernière refonte du fichier des électeurs. Au cours de cette rencontre, l’organe administratif chargé d’organiser et de superviser les élections au Sénégal est revenu sur ses recommandations qui tardent toujours à être prises en compte dans la mise en œuvre du processus.

Les experts électoraux chargés d’évaluer le processus électoral veulent travailler de façon inclusive. Ils ont entamé des séances de travail avec tous les acteurs présents à la table du dialogue. C’est dans ce cadre qu’ils se sont rendus vendredi dernier à la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena).

Profitant de cette rencontre, les membres de l’institution ont apporté avec franchise et clarté toutes les réponses nécessaires aux différentes interrogations formulées par les auditeurs. Le président Doudou Ndir a notamment rappelé que la Cena avait pour fonction essentielle de faire respecter la loi électorale de manière à assurer la régularité, la transparence et la sincérité des scrutins. Parlant du parrainage, il a précisé qu’elle ne saurait intervenir dans un domaine où sa présence n’est pas prévue par la loi.

De son côté, le vice-président de la Cena, Me Papa Sambaré Diop, a indiqué que depuis sa création, la structure a, conformément à ses rôles et fonctions, émis de nombreuses recommandations censées améliorer le processus électoral dans son ensemble. Il en est ainsi particulièrement de l’introduction du bulletin unique lors de l’élection présidentielle, a ajouté Me Diop. Qui regrette dans la foulée que la plupart de leurs recommandations n’aient pas été suivies.

Pour sa part, le secrétaire général de l’institution chargée d’organiser et de superviser le processus électoral, Ndary Touré a remis aux visiteurs des documents essentiels à la conduite de leur mission, notamment les rapports établis par la Cena sur les dernières élections organisées au Sénégal. Il faut souligner que cette séance a permis de soulever un certain nombre de questions parmi lesquelles : le système du parrainage, le couplage de la carte d’identité nationale et de la carte d’électeur, l’accès des candidats en lice au fichier électoral, l’implication dans cette opération de la Commission des données personnelles, l’inscription des citoyens sur le fichier électoral, etc.

 DEBLAYAGE DU TERRAIN ET IDENTIFICATION DES MANQUEMENTS DANS LES PROCESSUS ELECTORAUX

Auparavant, en ouvrant les débats, le président Doudou Ndir a souligné que les experts devront, dans un délai d’environ trois mois, répondre aux différents questionnements, griefs ou doléances des acteurs électoraux et des citoyens du Sénégal sur le processus de refonte partielle de la liste électorale et des élections législatives de 2017 et présidentielle de 2019. A l’en croire, cette visite est salutaire dans la mesure où elle vise à pacifier l’espace politique et à assurer les conditions nécessaires à une tenue correcte des prochains scrutins. Pour sa part, la cheffe d’équipe des auditeurs, l’experte électorale belge Eva Palmans a souligné le rôle incontournable de la Cena dans le processus électoral au Sénégal. Elle a estimé que cette séance de travail constitue une prise de contact visant à déblayer le terrain pour une rencontre plus approfondie entre experts.

Et d’ajouter que la rencontre permettra également d’identifier clairement les manquements constatés ainsi que les problèmes sur lesquels butent les membres de la classe politique et qui empêchent d’avoir des processus électoraux et des scrutins incontestés. Conduite par l’expert juridique burkinabé Idrissa Traoré, l’équipe de spécialistes comprenait Sékou Kamara (États-Unis), expert en biométrie et bases de données, Peter Michalik (Slovaquie), expert en opérations électorales, et Akim Kora Guera (Bénin), expert statisticien. La cheffe d’équipe, l’experte électorale belge Eva Palmans, retenue à Madagascar pour fermeture de frontières liée à une situation sanitaire critique dans ce pays, a pris une part active à la séance de travail avec la Cena par visioconférence.

A souligner qu’outre la CenaA et ses démembrements, la mission d’évaluation du processus électoral rencontrera des entités et acteurs parmi lesquels le ministère de l’Intérieur et ses différentes directions opérationnelles, des responsables de l’administration territoriale (préfets et sous-préfets), les institutions judiciaires (Cour d’appel, Conseil constitutionnel), les partis politiques (majorité, opposition, non alignés), les organisations de la société civile, les médias ainsi que les prestataires/fournisseurs, de même que des experts, universitaires et électeurs ordinaires rencontrés sur le terrain.

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