Couacs lors du Conseil présidentiel: Les éclairages du Directeur de l’Emploi

par Dakar Matin

Pape Modou Fall, Directeur de l’Emploi au ministère  de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat a été, samedi dernier, l’invité du Grand Oral. Sur les ondes de la 97.5 Rewmi Fm, le leader de Dëgg Moo Woor est revenu longuement sur le conseil présidentiel et la question de l’emploi dans notre pays. Morceaux choisis.

En votre qualité de directeur de l’emploi, quelle appréciation globale avez-vous fait du Conseil présidentiel sur l’emploi et l’insertion des jeunes ?

Juste une satisfaction. Parce que je rappelle souvent que quand on parle du conseil présidentiel, les gens oublient souvent que c’est la première réunion du conseil national pour l’insertion et pour l’emploi des jeunes. Par décret, le président a créé ce qu’on appelle le conseil national et sur les textes du décret, il a été précisé que c’est le président lui-même qui est le président dudit conseil. Et il y’a un comité permanent qui existe et qui regroupe l’ensemble des structures qui évoluent dans le secteur du financement, de l’emploi des jeunes, de l’insertion, de l’encadrement et qu’aussi il y’a une cellule d’écoute et de suivi. Comme sur les textes il a été dit que le président devait organiser une première réunion, je pense que c’est un conseil présidentiel mais je rappelle aussi que c’est la première réunion du conseil national pour l’emploi et pour l’insertion des jeunes. Et nous avons fait un constat à l’unanimité qu’il y’a eu satisfaction totale. Parce qu’il appartient aux jeunes de juger de la pertinence et donc de la réussite de cette activité que nous avons organisé. Aujourd’hui le constat est général, les jeunes ont été satisfaits de ce qu’ils ont entendu. Je pense que sous peu nous allons mettre en exécution, on va rendre opérationnel les 9 mesures prises par le chef de l’Etat.

Quel a été les rôles de la direction et du ministère de l’emploi dans l’organisation de ce conseil?

Étant membre du ministère de l’emploi, de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’insertion, nous étions au cœur de l’élaboration du programme d’urgence pour l’emploi et pour l’insertion socioéconomique des jeunes. En résumé, le programme qui a été présenté et qui a été validé nous avons travaillé techniquement ce programme-là. C’est ça aujourd’hui que nous sommes en train de dérouler pour une période de 3 ans avec plusieurs projets à l’intérieur dudit programme.

Une certaine presse a fait état de couacs dans l’organisation. Il a été dit que c’est le ministère que dirige Amadou Hott qui a piloté tout ça et que quelque part des directeurs ne sont pas contents et n’ont même pas voulu prendre leur invitation parce que n’étant pas impliqués. Qu’en est-il réellement ?

Je pense que ça c’est une fausse information. Comme je l’ai dit tantôt, il y’a deux ministères qui sont concernés par le programme d’urgence c’est le ministère de l’emploi et le ministère de la jeunesse. Moi je suis le directeur de l’emploi, il y’a aussi le directeur de l’insertion et nous sommes au cœur de la chose. Quand on parle de l’emploi, moi je suis le responsable du programme développement de l’emploi et qui parle de pays parle de budget. Et comme nous sommes dans le budget programme, il y’a le budget du programme développement de l’emploi dont je suis le responsable. Il y’a aussi le directeur de l’insertion. Donc, nous sommes au cœur de ce dispositif. Et il y’a aussi le ministère de la jeunesse avec qui nous avons travaillé pour le programme d’urgence. Comme l’emploi est lié à l’économie comme l’a dit le président de la République, le ministre de l’Economie a présenté au nom du gouvernement mais spécialement au nom du ministre de l’emploi et au nom du ministre de la jeunesse. Et ça, je pense que ça a été dit clairement dit.

Il s’est agi certainement de stratégie et de planification, entre autres, durant ce conseil. Il y’a des projections sur 3 ans. Quel est votre degré d’optimisme par rapport à la capacité de réalisation ?

Sur le programme d’urgence, nous avons fait l’état des lieux. Parce que nous avons constaté que depuis 2014 qu’il y’a eu une progression du taux de croissance. Ce que nous pouvons voir d’année en année. Par contre, nous avons fait un constat qu’en 2020, il y’a eu la pandémie qui a beaucoup impacté l’économie et qui a aussi impacté le secteur de l’emploi. Ce qui fait globalement tenant compte du contexte et tenant compte du dividende démographique parce que nous avons une population jeune. D’ailleurs les moins de 35 ans c’est 76% de la population. Scientifiquement si on calcule au niveau de la balance on voit la progression de la croissance économique mais aussi on voit d’autre part la progression du dividende démographique. Le constat est que le nombre de jeunes a considérablement augmenté sur le marché de l’emploi. Ce qui arrive sur le marché de l’emploi est estimé à plus de 200 mille jeunes. Ce qui fait que si on écoute bien la présentation du recteur de l’université Cheikh Anta Diop, il a dit clairement qu’il y’a même une croissance de la demande. J’ai beaucoup apprécié cette contribution. Ce qui fait qu’aujourd’hui nous avons la croissance de la demande et si cette demande augmente alors qu’en terme d’offre il n’y a pas de possibilités ça veut dire qu’il y’a un gap qu’il faudra gérer (…). On nous a dit qu’il faut un programme d’urgence pour les jeunes quelles que soient leurs localités parce que nous avons beaucoup misé sur la territorialisation des politiques publiques. Nous avons aussi beaucoup misé sur les jeunes qui sont classés en plusieurs catégories. Nous avons des jeunes qui sont déscolarisés, nous avons des jeunes qui sont diplômés des centres de formation professionnelle, des jeunes qui sont diplômés des ateliers d’apprentissage avec l’artisanat surtout, nous avons aussi des jeunes qui sont diplômés dans l’enseignement supérieur. Il faut tenir compte de l’ensemble de ces cibles pour pouvoir dérouler un programme qui intégrerait tout ça. Tenant aussi compte du Pse surtout le PAP2A et le programme de relance de l’économie nationale. Parce qu’il y’a des secteurs prioritaires qui sont aujourd’hui définis comme l’agriculture, le système éducatif, le tourisme etc. Si on relance ces secteurs, je suis sûr qu’il y aura beaucoup d’opportunités d’emploi (…). Globalement, il y’a de l’espoir.

Sur quel levier comptez-vous vous appuyer particulièrement pour avoir les résultats escomptés?


J’ai beaucoup apprécié quand le président a dit que la liste des bénéficiaires doit être publiée. J’ai aussi beaucoup apprécié quand il a parlé de contrat de performance. Cela veut dire qu’il faut qu’un cadre de performance soit défini et que toutes les structures qui doivent intervenir au niveau de l’opérationnalisation que ces structures-là puissent signer un contrat de performance avec des indicateurs clairs et précis à atteindre. Maintenant sur le programme, il y’a un projet des contrats d’intérêts communautaires. C’est les 65.000 emplois où il y’aura le cadre de vie, l’hygiène publique, la sécurité, l’éducation etc. Il y’aura aussi la convention nationale Etat employeur que nous avons en charge et qui va passer de 1 milliard à 15 milliards et qui nous permettra minimum d’avoir 15.000 emplois. Nous avons aussi les fermes agricoles pour pouvoir permettre aux jeunes de retourner vers l’agriculture et d’avoir leurs propres terres et éventuellement d’être accompagnés par le secteur privé qui va venir les appuyer surtout en ce qui concerne la commercialisation. La difficulté des jeunes quand ils sont dans l’agriculture c’est qu’ils n’ont pas une bonne maîtrise de la chaine de valeur (…).

Avant ce conseil présidentiel vous aviez certainement d’autres programmes au niveau de la direction de l’emploi. Où en êtes-vous avec ces programmes?

On avait commencé à installer des missions locales pour l’emploi et pour l’entrepreneuriat. Au moment où je vous parle, nous avons une présence sur 12 des 14 régions où nous avons installé des bureaux de mission locale pour l’emploi et l’entrepreneuriat pour prendre en charge les questions de demande d’emploi, les porteurs de projets et les femmes qui veulent aller l’autonomisation. Nous savons aussi que pour mieux maîtriser l’emploi il faut avoir des données fiables. Il faut donc avoir un système d’information locale. Au niveau de chaque localité, il faut connaître quels sont les demandeurs d’emploi. Si on a ces informations, il faut aussi savoir sur la liste des demandeurs quels sont ceux qui ont opté pour l’emploi salarié, quels sont ceux qui ont opté pour l’auto emploi, l’entrepreneuriat etc.

Cheikh Moussa Sarr 

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