Succession d’Idriss Déby au Tchad: l’opposition dénonce un coup d’État

par pierre Dieme

Après la mort d’Idriss Déby et la mise en place d’un conseil militaire de transition au Tchad, une « charte de la transition » prévoyant l’abrogation de la Constitution a été publiée pendant quelques heures sur le site de la présidence, avant d’être retiré. Des sources proches du CMT expliquent qu’il ne s’agissait pas de la bonne version. Du côté de l’opposition, des représentants des principaux partis se sont réunis ce matin et ils dénoncent un coup d’État.

Coup d’État. Le mot est lâché par une trentaine de partis de l’opposition, réunis au lendemain de l’annonce de la mort d’Idriss Déby. Participaient à cette rencontre des petits partis, mais aussi des poids lourds, tels que le parti de l’opposant Saleh Kebzabo, ou des transformateurs. Ils dénoncent d’un coup d’État, car, disent-ils, c’est le fils qui succède au père, l’un comme l’autre étant qui plus est des hauts gradés. « Le rôle des militaires est d’assurer la sécurité aux frontières, pas de prendre le pouvoir », expliquait Mahamat Bichara, le porte-parole de cette coalition.

Un coup d’État aussi, car l’Assemblée nationale et la Constitution sont dissoutes, tandis qu’un couvre-feu est instauré. Il passe d’ailleurs de 18h à 20h dans le dernier communiqué du conseil militaire de transition.

L’opposition demande donc une transition civile et l’ouverture d’un dialogue inclusif. Elle craint que Mahamat Idriss Déby ne respecte pas la transition de 18 mois et que l’histoire se répète.

Les opposants réclament également l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances de la mort d’Idriss Déby. Ils remettent en cause la version officielle. « A-t-il réellement été blessé par une balle ennemie ? », s’interrogeait François Djekombé, lors de cette réunion, qui a duré une petite heure. Enfin, ils appellent les Tchadiens à ne pas respecter les décisions prises par le conseil militaire et menacent d’un soulèvement populaire.

Du côté du MPS, le parti d’Idriss Déby actuellement au pouvoir, on évoque « une opposition totalement à plat qui cherche à se racheter auprès de la population ».  

Avec notre correspondante à NdjamenaAurélie Bazzara RFI

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