Ramadan : Oustaz et émissions religieuses en vogue, DJ et musique en congé technique

par pierre Dieme

La religion (Islam), avec des émissions religieuses notamment des prêches et séances de traductions du Saint Coran, en vogue, les animateurs de musique et autres DJ en congé technique. C’est le Ramadan qui impose ainsi une réadaptation des programmes en cette période de jeûne du mois béni à des radios et télévisions sénégalaises. Un tour dans différentes Rédactions permet d’en avoir le cœur net.

Durant ce mois béni de Ramadan, le changement est radical ou presque. Au regard de la société qui essaye autant que possible d’être pieuse durant ce mois béni, les rédactions des organes de presse, surtout les radios et télévisions suivent la masse dans ses options. En effet, entre prêche, traduction du Saint Coran et les chansons religieuses, la religion (Islam) prime dans les programmes réaménagés spécialement, le temps d’un mois de jeûne. Au détriment d’émissions de loisirs et de divertissements, jeux et autres habituelles. Conséquence, des DJ et animateurs de ces émissions notamment de musique sont «envoyés» en congé technique. Pendant que les oustaz, imams, prédicateurs et autres islamologues déroulent et ravissent la vedette, ne serait-ce que les 29 ou 30 jours de jeûne, c’est selon, à l’antenne dans différents organes.

SUD FM : LA PRIMEUR AUX AUDITEURS, DANS LE CHOIX D’AIDER LES JEUNEURS A BIEN VIVRE LEUR RELIGION

A la radio Sud Fm, mis à part l’animateur de la matinale qui accompagne les prêcheurs durant une tranche horaire, tous les autres animateurs sont en congé technique, informe Ndèye Marième Ndiaye, la Directrice des programmes. «Pendant ce mois béni de Ramadan, nos programmes ont subis quelques changements et en gros la part belle est donné aux émissions religieuses. Et c’est pourquoi tous les animateurs de musique ont laissé la place aux prêcheurs qui vont, durant tout ce mois, accompagner nos auditeurs à travers des causeries. Et comme c’est un mois de «promotion», comme le dit souvent oustaz Aliou Sall, un de nos illustres prédicateurs, c’est donc une bonne occasion pour la radio de prodiguer, à travers les oustaz, des conseils sur la religion : comment bien pratiquer sa religion et comment avoir des bénéfices concernant ce mois béni de Ramadan. A part l’animateur de l’émission «Ndekki li», de 09h à 12h, tous les autres sont en congés», explique la Directrice des Programmes de Sen Radio. Une situation qui n’est pas nouvelle dans les rédactions parce que les chefs de rédactions veillent au goût des auditeurs, ajoute Ndèye Marième Ndiaye. «Le programme s’établît comme suit : le matin, de 9h à 11h30, à la place de «Ndekki li», l’animateur va accueillir soit un prédicateur, soit un prêcheur ou bien un islamologue. Ils vont discuter des différentes manières de bien dérouler donc son Ramadan et aussi donner des conseils et répondre aux questions des auditeurs. A partir de 14h à 17h, il y a trois oustaz qui vont se relayer pour des causeries (religieuses) durant ce mois béni de Ramadan. Et la causerie revient à partir de 18h30, après les éditions (du journal en Wofof et en Français) jusqu’à la rupture du jeûne à 19h20. Et au-delà de cette heure, il y aura d’autres causeries qui seront animées par les différents oustaz qui sont là. La nuit, de minuit à 05h du matin, aussi un oustaz accompagne les auditeurs durant toute la nuit avec aussi des causeries sur le Prophète Mohamed (PSL)», déclare la Directrice des programmes de la radio Sud Fm à Dakar. Selon Ndèye Marième Ndiaye, ce choix se justifie par la simple et bonne raison que l’auditeur prime. «En général, ce sont des tranches horaires qui étaient essentiellement dédiées à la musique. C’est pour marquer le Ramadan et aussi aider les musulmans jeûneurs à bien vivre leur religion. C’est ce qui justifie ce choix», conclut-elle.

WALF TV : LA PREMIERE CONSIDERATION, C’EST LE GOUT DES TELESPECTATEURS

Autre Rédaction, même constat de changement. Au siège du Groupe Walfadjiri, l’heure est à l’adaptation des programmes au Ramadan. A Walf Tv, la télévision du groupe de presse, la première considération, c’est le goût des téléspectateurs, souligne Mouhamadou Bitèye, l’adjoint du chef, chargés des Programmes de la télévision. «Il y a un changement, mais certains émissions restent car les téléspectateurs y tiennent. Les télévisions changent de programmes périodiquement, selon le goût des téléspectateurs. Or, pour ce mois de Ramadan, on doit se focaliser sur la religion ; mais sans pour autant se passer des moments de divertissement car c’est déterminant. Tu dois allier les deux, selon le goût du public. Sur ce, il y a un travail au préalable qui se fait dans la Rédaction, avec toute l’équipe, des mois avant le Ramadan. Pendant ce mois béni de Ramadan, la majorité des animateurs de divertissement profitent pour prendre leur congé et cela implique des changements. Par exemple, à Walfadjiri, toutes les émissions qui se déroulaient durant la soirée sont remplacées par le «Salon d’Honneur» que nous avons réussi à mettre en place. Et dans cette émission, il y a beaucoup de rubriques pour ne pas trahir certains programmes qui y sont inclus», laisse entendre Mouhamadou Bitèye. En plus, la tranche horaire des émissions est remédiée à un certain niveau, toujours dans le sens de satisfaire le public. «Pour la tranche horaire à la télévision, de 4h à 5h du matin, il y a une récital de Coran pour accompagner ceux qui se lèvent pour le déjeuner. Après cela, retour à la coutume, comme le faisait feu Sidy Lamine Niass : on a l’émission «Jaar-Jaar Yonnenti yi» et puis le journal. Au delà des éditions matinales, on enchaine avec la rediffusion du «Salon d’Honneur». A la place de l’émission folklorique de Thiamas, on insère la musique arabe et après 14h, on enchaine avec le prêche et le «tafsir Qur’an» (traduction du Coran) de oustaz Hady Niass. Ensuite, on a maintenu l’émission de Sa Ndiogou pour divertir. Et, à 19h, on enchaine avec le «Salon d’Honneur», avec tous ses rubriques», Mouhamadou Bitèye.

OREILLE ATTENTIVE AUX PREOCCUPATIONS DU CNRA SUR LES PRECHES ET EMISSIONS RAMADAN

Concernant le respect des règles rappelées par le CNRA sur la diffusion de Sketchs et certaines émissions qui touchent à la sensibilité, il indique que le groupe y veille, conformément aux directives de feu El Hadji Sidy Lamine Niass, ancien président et fondateur du Groupe Walfadjiri. «Pour ce qui est du respect de consignes de CNRA, sur le côté des sketchs, je suis l’initiateur de Sketchs Ramadan au Sénégal, lors de mon passage à la RTS. Et ce fut l’actuel Directeur du CNRA, M. Babacar Diagne, qui était mon Directeur. Sur ce, je vérifie tous les contenus avant diffusion et j’y veille catégoriquement. Et je peux même me proclamer le policier du CNRA. De plus, sur le côté religieux, on y veille aussi à travers les invitations car on a nos réalités et personnes ne peux se passer des confréries. Et au Sénégal, on est tous pareil. J’ai été choqué, l’année passée, lorsque j’ai constaté ce phénomène. Et, ici à Walfadjiri, on y prête beaucoup d’attention car seuls les problèmes ethniques et confrériques peuvent avoir des effets qui dégénèrent dans ce pays. Feu Sidy Lamine Niass nous a «instruit» sur la consolidation des familles religieuses et ce n’est pas pour rien qu’on nous proclame : «Walf, la voix des sans voix». On est trop professionnel sur notre travail», a fait savoir Mouhamadou Bitèye, l’adjoint au chef chargé des programmes de la télévision.

PAR ABDOULAYE BARRY (STAGIAIRE)

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