Invité du JDD hier dimanche, le Délégué général à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), Papa Amadou Sarr, revenant sur les huées qu’il a essuyés le 11 avril dernier, au Grand-Théâtre, lors d’une Assemblée générale des maires du Sénégal, a révélé que certains ont été payés pour lui faire subir un tel sort lors de ladite rencontre.
Ce jour-là, le président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), Aliou Sall, avait tenté de calmer les ardeurs de ses collègues mais il ne manque pas d’émettre ses réserves sur le système de financements des projets des jeunes. Il n’y croit tout simplement pas.
« Je ne crois pas en la réussite d’un projet financé pour des jeunes qui n’ont jamais travaillé, ni entrepris. À Guédiawaye, comme partout ailleurs au Sénégal, il y a des experts en conception de projets qui font porter des projets par des jeunes bénéficiaires fictifs. Ils peuvent bénéficier de plusieurs projets financés par les différentes structures de financement. Finalement, l’on se rend compte qu’il y a un gros fossé entre la conception et la faisabilité des projets. Il faut des études économiques sérieuses, avant de procéder à des financements, faute de quoi on assiste souvent à des chevauchements qui font qu’on peut se retrouver avec dix projets de même nature dans un seul quartier », a-t-il motivé, dans des propos repris par L’Obs du jour.
Poursuivant, l’édile de Guédiawaye par ailleurs frère du chef de l’État, Macky Sall, a tenu à préciser que ses collègues et lui ne demandent pas « leur implication pour capter des fonds et les distribuer eux-mêmes » mais « bien pour jouer leur rôle de régulateur. » Car, a-t-il justifié, « on propose aux structures de financements des jeunes, telles que la DER et l’ANPEJ (Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes), de procéder, par exemple, à la mise en place d’un guichet unique de l’emploi et de l’employabilité des jeunes géré par un jeune rémunéré par la mairie. Formé sur les procédures de ces différentes structures, il détient toutes les compétences requises pour analyser les dossiers de demande de financement, s’il le faut, par la voie numérique, avant de les transmettre à la DER, qui va se charger des financements. Cette approche permettra d’économiser de l’argent et de l’énergie mais aussi et surtout d’amener la collectivité territoriale à jouer son rôle de relais de l’État, à l’échelon territorial. Les financements doivent être territorialisés ».