Meetings pro-Macky : «Ce sont des manifestations inopportunes, par rapport aux enjeux du moment»

par pierre Dieme

L’enseignant chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, Moussa Diaw est sans équivoque sur son analyse.

Sur les ondes de la radio privée Sud Fm, l’analyste politique reste persuader que la majorité présidentielle n’offre pas les réponses appropriés aux cris de cœur des jeunes. «Ce n’est pas une réaction normale par rapport aux différents messages qui ont été adressés au président de la République par la jeunesse. Ce n’est pas par des méga meetings qu’on règle cette question-là, même si les leaders cherchent des soutiens», tranche-t-il.

Toutefois, il reconnait que ces mobilisations répondaient à une situation où le président s’est retrouvé tout seul à prendre des décisions. Les forts rassemblements ne changeront pour autant pas la conviction de M. Diaw qui considère que «ce sont des manifestations inopportunes, par rapport aux enjeux du moment». Il croit, au contraire, que cela pourrait faire perdre le sens de la réalité au camp présidentiel.

En effet, considère-t-il, «on leur entend dire que les Sénégalais soutiennent le président de la République, mais il ne faut pas perdre le sens de la réalité. La réalité est toute autre. On est dans une situation de crise où le Président fait face à des exigences de la jeunesse désemparée, qui cherche de l’emploi, qui vit dans la pauvreté».

Par conséquent, à l’image du discours à la Nation du chef de l’Etat Macky Sall, promettant des emplois et des financements à la jeunesse, le professeur Diaw estime qu’il faudrait des réponses concrètes aux problèmes des jeunes, aux défis économiques, et à la pauvreté qui règne dans le pays. «Il faudrait apporter des éléments de réponses politiques, avec des actions concrètes plutôt que d’organiser des manifestations de politique politicienne», suggère-t-il.

Des méga meetings à la pelle, dans un contexte post-émeutes ayant fait une quinzaine de morts, plusieurs centaines de blessés, des biens publics et privés pillés et/ou dérobés, qui interpellent sur les enjeux des prochaines échéances électorales, notamment les locales, les législatives et enfin la présidentielle de 2024. Surtout si les velléités d’un troisième mandat occupent et tourmentent les esprits.

Jean Michel DIATTA

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