Amnesty International/Section Sénégal a recensé douze (12) personnes mortes suite aux violentes manifestations du 3 au 8 mars dernier. C’est ce qu’a révélé son Directeur exécutif, Seydi Gassama ce mercredi. Il a, toutefois, encouragé toutes les familles de victimes à porter plainte pour mettre la lumière sur ce qui s’est réellement passé.
« Nous avons demandé à ce qu’une enquête indépendante soit menée pour faire la lumière sur les dernières évènements. Douze (12) personnes, c’est quand-même un très grand nombre de victimes. Il faut donc une enquête indépendante », a suggéré M. Gassama en marge de la publication du rapport 2020 de Amnesty Sénégal.
Non sans revenir sur les différentes déclarations faites par certains ministres après les affrontements pour justifier ces violences. « Nous avons entendu beaucoup de déclarations faites par différents ministres lors des évènements. On dit voilà, il y a des forces étrangères qui étaient impliquées dans la répression. Le ministre de l’Intérieur a parlé de terroristes qui étaient impliqués dans ces évènements. Il faut une enquête indépendante où il y aura des personnes indépendantes dont des magistrats, la société civile, des avocats qui enquêteraient et qui feraient la lumière sur ces évènements », persiste et signe Seydi Gassama.
Qui a informé qu’Amnesty « est en train de travailler avec les familles des victimes pour que celles qui le veulent soient accompagné pour porter plainte parce que c’est un droit. Il y en a déjà des blessées qui ont porté plainte », a-t-il révélé.
M. Gassama a rappelé pour le déplorer qu’« en 2011-2012, le Sénégal a eu 10 morts (enregistrés lors des manifestations de protestation contre le projet de réforme constitutionnelle du président Wade) et qu’aucune enquête n’ait été faite pour faire la lumière sur les conditions dans lesquelles ces personnes ont été tuées. Et 10 ans après (en 2021) les évènements se sont répétés. Qui nous dit que d’ici 2024, on n’aura pas d’autres affrontements de types avec le même usage disproportionnel de la force de la part des forces de sécurité», a-t-il conclu.