Le combat Lac de Guiers 2 contre Eumeu Sène fait partie de ces confrontations de gladiateurs à oublier vite. Elles ne peuvent pas entrer dans l’histoire. Impossible. Pourtant, ce duel était bien parti pour rester dans les annales.
Il s’agit de la rencontre entre deux géants à la suite d’une longue pause des arènes due à cette terrible maladie du coronavirus. Le premier grand regroupement dans un stade à Dakar depuis le début de cette pandémie, actant du coup la fin de l’état d’urgence et de celui de catastrophe naturelle clos officiellement le 19 mars dernier. La libération des énergies surtout juvéniles. La date est symbolique : 4 avril date de notre indépendance, notre libération. Mais les lutteurs du jour n’ont pas voulu se “libérer”. Ils ont voulu nous montrer que les “gestes barrières” étaient encore de mise. Durant 45 minutes de combat, aucune initiative sérieuse, aucune action spectaculaire n’a été tentée.
Les acteurs n’ont pas voulu jouer. Ils ont refusé de “croiser le fer”. Etil n’y a pas eu match. Certes, il faut deux lutteurs pour un combat, mais Lac 2 n’a pas déçu tous ceux-là qui sont convaincus que sa stratégie est d’être sur la défensive, d’être passif. En “laissant faire” son adversaire et essayer d’exploiter la moindre faille. Avant-hier dimanche, il a donné un coup à sa carrière si ordinaire.
Eumeu Sène, roi des arènes déchu, n’avait pas grand-chose à gagner. Il ne voulait pas être à nouveau humilié après sa dernière chute spectaculaire contre Modou Lô, actuel roi. Aussi, après une longue carrière en dents de scie, veut-il finir en beauté pour une retraite tranquille. C’était à Lac 2 d’être d’attaque pour offrir à ses sympathisants un bon cadeau d’indépendance. Macky Sall a encore fait un bon discours le 3 avril. Beaucoup de promesses à la jeunesse. Il a vraiment compris “ses” jeunes. Il faut qu’il aille donc au-delà des promesses et qu’il pose des actes forts pour mettre fin aux misères de ce temps. Un de ses opposants, Thierno Alassane Sall, argue que le président de la République n’a rien compris. Qu’il confond Pâques et Noël. Thiey TAS ! Lui a-t-il compris ?
Mim Reew