Les témoignages entendus à la barre du tribunal de Minneapolis, qui pointent un usage disproportionné de la force contre la victime, ont été dévastateurs pour la défense.
La première semaine d’auditions menées lors du procès de Derek Chauvin s’est achevée comme elle avait commencé : sur une note accablante pour le policier de Minneapolis (Minnesota), accusé du meurtre de George Floyd en mai 2020. Dernier témoin appelé à la barre, vendredi 2 avril, le lieutenant de police qui avait supervisé les débuts de l’enquête interne ouverte après le drame s’est montré direct et sans ambiguïté. La « force mortelle » utilisée pour maintenir la victime menottée au sol durant plus de neuf minutes était « totalement inutile et injustifiée », a jugé Richard Zimmerman, bardé de son expérience de trente ans dans la police.La veille déjà, alors qu’étaient abordées les premières questions sur l’usage de la force – l’un des éléments-clés de ce procès –, le supérieur direct de M. Chauvin, aujourd’hui à la retraite, avait estimé que la contrainte physique exercée sur M. Floyd aurait dû cesser dès lors qu’il était « menotté et n’opposait plus de résistance », ce que les images de son agonie montrent clairement. Signe que cette affaire ne ressemble à aucun autre procès de policier, le chef de la police de Minneapolis lui-même sera appelé à témoigner dans les prochains jours.