Ce que Macky SALL n’a pu faire en neuf ans, ce n’est pas en trois ans qu’il le ferait. Il a passé le premier mandat à danser le « wa thia thia » et à en découdre avec ses adversaires politiques. Maintenant que les milliards censés conduire le Sénégal vers l’émergence se sont révélés fictifs et que le « fast track » a fini par l’acquisition d’ânes, il semble opter pour la politique de la terre brulée. Seulement, avec l’organisation de trois scrutins, le Pouvoir est devenu de transition.
« Il veut la mort de tous les Sénégalais car il vient de toucher le fond politiquement et cherche à entraîner tout le Sénégal dans sa chute. Toute personne qui veut du bien pour soi ne participera pas à une telle entreprise. J’évoque SONKO mais je sais que personne n’est avec lui ici. Je vous demande de veiller sur les jeunes car les débordements peuvent emporter des innocents. De nombreux jeunes sont morts à Dakar. Plusieurs parmi eux n’ont pas été tués par la police ni par la gendarmerie mais par les partisans de SONKO ». Il a fallu un traducteur pour que tous les Sénégalais comprennent ces propos tenus par le ministre de la Justice de ce qui reste de la République du Sénégal. De calamité en calamité, Me Malick SALL renseigne qu’il confond Sceau et seau et se veut le sot de la bouche de qui sortent toutes sortes de sottises. Avec tout ce que le Sénégal compte comme éminence en matières de Droit, Macky SALL n’est pas allé chercher cet énergumène par hasard. Comme l’a suggéré Jean-Luc Mélenchon, le leader de l’APR, qui veut que les tribunaux, et non les urnes, décident de l’avenir du pays, a besoin d’un fou à lier pour tenter de recaler ses potentiels adversaires tout en muselant activistes et autres empêcheurs de tourner en rond. Seulement, Me Malick SALL est loin d’être un cas isolé. Depuis le début des manifestations, ils ont été nombreux, dans le camp du pouvoir, à prêcher la haine et la division.
Et dans cet exercice, l’ancien greffier devenu journaliste par la générosité du métier, est un as. Madiambal DIAGNE, qui revendique l’amitié de Macky SALL en toutes circonstances, est en train de mettre des mots dans les agissements des gouvernants pyromanes. «(…) Les commerces, domiciles et biens saccagés dans la région naturelle de Casamance durant les chaudes journées de manifestations pour la libération Ousmane SONKO ont été ceux des personnes dites «Nordistes»», a-t-il osé écrire. Pendant que Me Malick SALL, Farba NGOM et consorts activent au Fouta la fibre ethnique, Madiambal DIAGNE, lui, scinde le pays en deux et motive la pertinence d’une guerre de sécession. Il est tellement dangereux que le président Abdoulaye WADE, pour sans doute se prémunir de sa plume diabolique, envoya Thierno LO à sa rencontre avec une mallette contenant 200 millions de F CFA. Reste maintenant à savoir le prix qu’il a réclamé pour participation à cette entreprise de déstructuration nationale.
En effet, dans les agissements de ces gouvernants pyromanes, il est question de saper l’unité nationale, de mettre en mal la cohésion sociale. Utiliser Adji SARR pour faire tomber Ousmane SONKO, n’est-ce pas le début de l’accentuation de cette dynamique? Parler de Diolas et de Sérères qui s’affrontent à l’UCAD, n’est-ce pas l’exemple que certains cherchent à répercuter ? Désavoué le Peuple sénégalais qui a déchiré le pacte de confiance écrit au crayon, Macky SALL semble engager dans une politique de la terre brulée*. Mais, si sa volonté est de laisser un pays en lambeaux où les ethnies se regardent en chien de faïence, ce serait mission impossible. A l’instar de tous les autres domaines où il a échoué, pour celui-là aussi son échec sera patent. Pour réussir à déstructurer une Nation tel que le Sénégal, il faut plus que des langues de vipère. Il reste à Macky SALL trois ans durant lesquels trois scrutins doivent se tenir. Maintenant, que les ânes sont attelés et que le « fast track » est révolu, tout ce qui est attendu du patron de l’APR est qu’il tienne transition.
Politique de la terre brûlée, selon Wikipédia, désigne aussi l’attitude d’une personne qui, risquant de perdre face à un adversaire, saccage la place que celui-ci s’apprête à prendre afin de minimiser ses gains et de gêner toute progression ultérieure.
Mame Birame WATHIE