L’ancien n° 2 de Rewmi qui a rendu le tablier récemment, suite au rapprochement d’Idrissa Seck et Macky Sall, va faire une importante déclaration le 28 mars prochain. Selon des informations, Déthié Fall qui envisage de mettre en place sa propre entité politique est déjà en discussion avec ses anciens camarades de la formation «orange» pour rassembler les frustrés autour de son projet.
Sans doute le parti d’Idrissa Seck est la formation politique qui a subi le plus de départs ces dernières années. Déthié Fall, Thierno Bocoum, Abdourahmane Diouf, Badara Gadiaye etc. La liste est non exhaustive. Tous sont issus d’une seule formation politique : Rewmi. L’on est même tenté de dire qu’Idrissa Seck est en train de payer le prix de ses choix politiques. Car après avoir perdu quelques plumes au lendemain de son départ de la coalition Benno Bokk Yaakaar dans laquelle il s’est battu pour porter Macky Sall au pouvoir, le parti Rewmi a récemment perdu un autre grand poids en la personne de Déthié Fall. Il avait marqué toute son opposition à l’entrée de son patron dans le gouvernement.
La réponse de ce dernier est tombée comme un couperet. Il fut rétrogradé. « Après ma destitution du poste de vice-président de Rewmi suite à ma dernière sortie à l’Assemblée nationale, lors du passage du ministre de l’Agriculture, j’ai pris connaissance ce jour de ma nomination de secrétaire national chargé du développement industriel. Je remercie le président Idrissa Seck et décline en même temps ce poste. Je vous donne rendez-vous très prochainement pour mon engagement politique exclusivement orienté au service du peuple sénégalais », avait alors déclaré Déthié Fall.
C’est la fin d’un compagnonnage de plus d’une décennie entre Idy et son poulain que les caciques de Rewmi vouaient aux gémonies. Appelé à faire amende honorable, le polytechnicien de Nma Sanders engage le bras de fer et se montre de plus en plus critique. En attestent ses sorties dans l’épisode Sonko-Adji Sarr dans l’affaire Sweet-Beauty.Depuis lors, rien de formel. Le député à l’Assemblée nationale annonce «une importante déclaration», le dimanche 28 mars 2021. Va-t-il rendre son poste de député à Rewmi ? Ou vat-il lancer un autre mouvement politique ? En tout ce qui est sûr, c’est qu’il a rompu définitivement les amarres avec son ex-mentor Idrissa Seck.
D’ailleurs, des sources nous informent que l’ingénieur polytechnicien est en train de mener des tractations afin de réunir la famille de la formation « Orange » dispersée un peu partout, notamment dans l’opposition. Il se serait rapproché du leader de l’Alternative Générationnelle pour les Intérêts de la République, Thierno Bocoum, de l’ancien porte-parole de Rewmi, Abdourahmane Diouf et de Badara Gadiaga, le dernier à quitter la barque d’Idrissa Seck.
Encore, tel un messie, le député veut également rallier ses camarades sceptiques restés dans le parti Rewmi à sa cause pour former un solide appareil capable de jouer les premiers rôles dans le landerneau politique. Mais est-ce que Déthié Fall a cette carrure et cette étoffe de fédérer toutes ces forces autour de sa personne ? Il convient de noter qu’en dépit de ses seize ans de compagnonnage avec « Ndaamal Kadior » dans le parti où il a gravi les échelons pour en être le numéro 2, il ne lui est pas connu une solide base politique. Originaire de Saint-Louis, Déthié Fall n’est pas un foudre de guerre politiquement parlant. Ce que lui reprochaient d’ailleurs beaucoup de Rewmistes.
Cadre bien formé, il est quand même une valeur sûre. S’il lui arrive de rassembler toutes les identités remarquables de Rewmi dans un mouvement, il sera une force politique redoutable. Mais il faudra bien compter avec Thierno Bocoum et Cie qui ont quitté le navire plus tôt. Même s’il peut se prévaloir de son titre d’ancienN°2 du parti devant ses autres camarades dont Abdourahmane Diouf et Badara Gadiaga, il risque de se heurter à un problème de leadership d’autant qu’il se dit qu’il n’est pas étranger au départ de Thierno Bocoum et Cie. Autre atour, Déthié a fait carrière dans le privé et est crédité d’une manne financière qui peut lui permettre de tenir les rênes de ce qu’on pourrait appeler « le nouveau Rewmi ».
Bien sûr, s’il réussit le coup de génie de faire taire les querelles d’ego et qu’il parvienne à mettre en place une formation politique qui regroupe tous ces leaders et les frustrés du « mburok Sow » de Idrissa Seck qui cherchent là où donner de la tête dans un espace politique en pleine ébullition, il faudra faire avec lui en 2024.