Face à Macky Sall, il n’y a plus grand-chose. C’est comme s’il avait réussi son pari de réduire l’opposition à sa plus simple expression comme il l’avait promis. Quoiqu’il ait usé de moyens et méthodes peu orthodoxes pour réussir son pari, il est quand même parvenu à maîtriser le jeu politique qu’il manipule à sa guise. Le dialogue politique auquel il appelle ?
Cela apparaît comme un leurre, une sorte de miroir aux alouettes pour attirer les opposants fauchés et en mal de célébrité ou… d’électeurs. Macky Sall n’est opposé aujourd’hui qu’à Abdoul Mbaye, Bougane Guèye Dany, Bruno d’Erneville et d’autres menus fretins comme ces derniers qui, s’ils se présentent à une quelconque élection, auront des résultats identiques à ceux qu’avait obtenus un certain professeur Ibrahima Fall lorsqu’il s’est essayé à la politique. Autant dire des miettes. Alors s’il se présente à une troisième élection que le Conseil constitutionnel validera à tous les coups le cas échéant, qui pourra l’empêcher d’en sortir victorieux haut la main ? Sans doute Karim Wade. A condition qu’il bénéficie d’une loi d’amnistie qui pourra lui permettre de faire partie de la compétition.
Abdoulaye Wade ayant pris les airs pour le Golfe, Dubaï ou Qatar selon des sources diverses, il se susurre qu’il n’a voyagé que pour aller chercher Karim Wade et le ramener au pays. Car ces mêmes sources laissent entendre que l’ancien et l’actuel président de la République sont en contact et posent des actes pour 2024. Lesquels ? Un potentiel retour de Karim au pays et toutes les charges retenues contre lui effacées ? Ou un forcing du père Wade qui reviendra au pays avec son fils adoré dans son avion pour réitérer le coup de son premier retour de Paris après sa perte du pouvoir ? On se rappelle que le retour du Président Wade à cette occasion avait fait sortir dans les rues une foule monstre qui l’avait accompagné pratiquement de l’Aéroport international Blaise Diagne jusqu’à Dakar, au domicile de maître Madické Niang, de qui il ne s’était pas encore séparé.
Khalifa Sall ne fait plus que des apparitions sporadiques et Ousmane Sonko pourra difficilement tenir d’ici 2024 sans faire de faux pas. La nature ayant horreur du vide, de même que la politique, le retour de Karim Wade s’impose d’autant plus qu’il n’a quitté ce pays que contraint et forcé. Mais le père Wade, connu pour être un négociateur hors-pair, pourrait bien le faire revenir pour revigorer le PDS et affronter Macky Sall à la prochaine présidentielle. Si la justice le reconnaît innocent et qu’aucune charge ne pèse plus sur lui, il serait le favori ou, à tout le moins, celui qui conduira le candidat de Macky Sall à un deuxième tour. Le favori de 2024, c’est donc Karim ou Ousmane Sonko si l’un recouvre la plénitude de ses droits et que l’autre échappe des griffes acérées d’Adji Sarr. Et ce n’est pas une simple vue de l’esprit.
Le Témoin