Le temps n’est plus un alibi pour l’organisation des locales

par pierre Dieme

Jamais des élections locales n’ont été autant repoussées dans le pays. Après deux reports, elles devraient se tenir normalement le 28 mars prochain. Mais les lenteurs notées dans l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral ont rendu impossible cette éventualité. Un troisième report est inévitable. Toutefois, le temps n’est plus alibi. Et l’organisation du scrutin pour 2021 devient une question de volonté gouvernementale.

Prévues initialement en juin 2019, les «Locales» ont battu le record en termes de reports. Et à ce jour, aucun acteur politique ou autre observateur ne peut dire avec certitude si le scrutin se déroulera cette année ou non. D’aucuns parlent même d’une possibilité de coupler les élections municipales et départementales avec les Législatives en 2022. Or, rien n’empêche au gouvernement de lever aujourd’hui ces suspicions et de se prononcer clairement sur la date du scrutin. En effet, l’audit du fichier a été entamé depuis le mois de février et l’évaluation du processus électoral est imminente.

En effet, selon nos informations provenant de la commission politique du dialogue, vu l’évolution des travaux des auditeurs, toutes les estimations montrent que les élections peuvent se tenir en 2021. Parce qu’en réalité, une fois que l’audit et l’évaluation sont faits, les autres procédures pourront être accélérées. Il est évident que les élections ne pourront pas se tenir dans les trois prochains mois du fait de l’audit et de l’évaluation. Si on y ajoute les trois mois d’hivernage, toutes les projections montrent que les locales peuvent bel et bien être organisées entre octobre et décembre 2021.

Ainsi, le gouvernement est édifié sur la question et pourrait d’ores et déjà se prononcer ou tenir des engagements fermes sur la bonne date en tenant compte de l’intervalle précitée. Pour l’heure, l’audit qui a démarré le 17 février et qui devrait durer trois mois se déroule normalement. Il reste, cependant, l’évaluation du processus électoral. Et aujourd’hui, la commission politique devrait être informée des mesures prises pour que l’évaluation du processus démarre convenablement. C’est à la suite de cela que la commission politique pourra annoncer la date effective du démarrage de l’évaluation du processus électoral. Tout compte fait, l’espace politique sénégalais est aujourd’hui très bouillonnant. Tous les états-majors politiques sont en train de se préparer en perspective de cette échéance. D’ailleurs, les guerres de positionnement ont commencé aussi bien du côté du pouvoir que de l’opposition malgré la crise Covid-19 et les récentes troubles dans le pays. Il suffit que le gouvernement annonce la date des élections pour que les hostilités soient lancées. Surtout que ce scrutin a des enjeux énormes et déterminera le camp politique qui sera le plus à même de prendre le pouvoir et de gouverner le pays au cours des prochaines années.

Considérées comme un véritable baromètre, les élections locales permettent souvent d’avoir une idée sur le leader et le camp politique qui prendront les rênes du pays à la présidentielle en 2024.

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