La démocratie sénégalaise semble prendre un sacré coup. Notre démocratie est dans la boue. Le Sénégal n’avance pas, stagne et recule. D’après le rapport 20120 de Freedom House sur la démocratie dans le monde, le Sénégal dévisse de sept points entre 2017 et 2020 et ne fait plus partie des pays « libres », au nombre de 9 seulement en Afrique.
Ce think tank américain et indépendant mesure l’évolution des libertés publiques et de la démocratie dans le monde. Freedom House est une organisation non-gouvernementale (ONG) financée par le gouvernement américain et basée à Washington, qui étudie l’étendue de la démocratie dans le monde. « Une lutte sans leaders pour la démocratie », tel est le titre peu complaisant du dernier rapport annuel de Freedom House.
En effet, Le Sénégal retombe comme l’Inde en 2020 dans le lot des nations « partiellement libres », aux côtés du Malawi (66), Madagascar (60) et du Burkina Faso (54), ou encore des nombreux États qui n’ont pas la moyenne démocratique chez Freedom House, comme le Kenya (48), le Nigeria (45) et la Côte d’Ivoire (44).
Le pays de Macky Sall qui était considéré comme l’exemple type de la démocratie en Afrique de l’Ouest, a perdu sept points entre 2017 et 2020. Ainsi, le Sénégal ne fait plus partie des pays « libres » et n’est plus considéré comme un pays démocratique.
La cause de ce recul démocratique est certainement due aux événements politiques qui ont secoué le pays durant ces dernières années.
Des opposants politiques ont été arrêtés et emprisonnés d’autres exilés, parce que l’on ne voulait pas qu’ils se présentent lors des élections.
D’ailleurs, ce même genre de situation allait se reproduire au Sénégal. Les derniers évènements qui ont secoué le pays ont été, pour certains, un combat pour arracher une liberté, parce que, estiment-ils, le gouvernement était en train de faire disparaitre tout ce qui était relatif aux acquis démocratiques.
Par ailleurs, il y a d’autres pays d’Afrique qui sont dans cette même logique. C’est le cas pour le Mali, qui a vu sa note dégringoler de 11 points, passant de 44 sur 100 en 2019 à 33 en 2020, année d’un nouveau coup d’État à Bamako.
S’agissant du Bénin, il est accusé quant à lui aussi le plus net recul, de 14 points, avec un score tombé de 79 à 65 entre 2019 et 2020, ce qui lui vaut de disparaître des dix premières démocraties en Afrique et de perdre le label de « pays libre ».
Le Bénin accuse, quant à lui, le plus net recul, de 14 points, avec un score tombé de 79 à 65 entre 2019 et 2020, ce qui lui vaut de disparaître des dix premières démocraties en Afrique et de perdre le label de « pays libre ».
Le Cap-Vert plus démocratique que la France
Le classement s’inquiète d’un déclin général en 2020 sur fond de Covid-19. Les restrictions dues au Covid-19 contribuent aux mauvais résultats de l’Afrique. L’EIU épingle ainsi le Nigeria, « où plus de citoyens sont morts des tirs de la police que du coronavirus lors des premières semaines du confinement ».
Des émeutes se sont produites en Angola et en Ouganda, deux pays où la participation politique n’est pas élevée, à cause des restrictions sanitaires. La dernière élection présidentielle en Ouganda, avec des contraintes sanitaires « appliquées de manière disproportionnée à l’opposition », montre, selon l’EIU, comment les « autocrates prennent l’excuse de nouvelles menaces telles que le coronavirus pour réprimer l’opposition et s’accrocher au pouvoir en temps de crise ».
Le Cap-Vert fait exception, avec un score de 92 sur 100, meilleur que celui de la France (90). L’archipel lusophone est suivi par deux autres États insulaires : Maurice affiche le même résultat que la Grèce (87) et Sao Tomé-et-Principe (84) devance d’un point les États-Unis.
Enfin, parmi les pays dits « non libres », se démarquent certaines des nations les plus peuplées d’Afrique : Éthiopie (22), République démocratique du Congo (20) et Égypte (18). D’autres pays stratégiques, qui jouent des rôles clés dans leurs sous-régions, comme le Rwanda (21), le Tchad (17) ou le Cameroun (16), se distinguent, eux aussi, par leurs penchants autoritaires. Au plus bas, l’Érythrée et le Soudan du Sud (2) se retrouvent entre la Corée du Nord (3) et la Syrie (1).