Comment les partisans de Macky Sall nuisent à leur leader

par pierre Dieme

Depuis quelques jours, le président est mis à mal par ses partisans à travers le culte de la violence, des écarts de langage et une mauvaise communication

A l’image d’un boulet au pied, les proches de Macky Sall nuisent vraiment à leur leader. Ils sont en train de saper tout le travail du chef de l’Etat qui avait réussi, malgré la situation tendue, à inverser la tendance et apaiser l’espace public. Depuis quelques jours, le président Sall est mis à mal par ses partisans à travers le culte de la violence, des écarts de langage et une mauvaise communication.

Macky Sall et ses partisans ne parlent pas le même langage. Ces derniers ne l’aident nullement dans sa stratégie de gestion de crise, ou du moins ils s’y prennent très mal. Le constat est que les militants et alliés du chef de l’Etat sont en train de saper tout le travail effectué par le Président Sall pour apaiser la tension et rétablir la paix sociale.

En effet, les récentes émeutes nées de l’affaire «Sonko-Adji Sarr» traduisaient par ailleurs un mécontentement généralisé de la population et un échec de certaines politiques publiques. Et dans sa sortie, le leader de la coalition présidentielle avait préféré lâcher du lest et jouer la carte de l’apaisement. Mais il a fallu que ses militants et partisans s’invitent dans la danse pour dévoyer le plan tracé par leur leader et destiné à calmer le jeu.

Les opérations de communication organisées en toute harmonie partout dans le pays ont débordé dans certaines localités. La conséquence, l’image du régime en pâtit et par ricochet celui du chef de l’Etat. A Pikine, une bagarre d’une rare violence a éclaté le week-end dernier entre les partisans des différents leaders locaux. Une guerre de positionnement à quelques mois des élections locales qui laissent entrevoir que ces derniers sont préoccupés par de petits strapontins plutôt que d’aider le président de la République à traverser cette mauvaise passe.

Ailleurs, à Agnam (Matam), le ministre de la Justice qui prenait part au meeting de Farba Ngom est passé à côté de son message. Après avoir accusé par le passé sur la chaîne France 24 les lutteurs d’être à l’origine des pillages et manifestations notés dans le pays, Me Malick Sall a montré qu’il n’apprenait pas des erreurs du passé. Il a fait de graves accusations lors de cette rencontre, affirmant que ce sont les partisans d’Ousmane Sonko qui ont tué une bonne partie des personnes mortes lors de ces manifestations.

Cette déclaration du ministre de la Justice sur des questions aussi sensibles ne va pas aider à coup sûr à instaurer la paix sociale. De par sa position, même étant dans un cadre politique, le statut de Me Sall ne lui permet pas de tenir de tels propos. Mais apparemment, il n’en a cure, parce que toujours dans son discours, le ministre a voulu faire croire que ce qui s’est passé devrait être analysé sous un angle religieux avec l’intrusion dans le pays de mouvements salafistes et islamistes qui veulent saper la stabilité du Sénégal. Une déclaration qui, à coup sûr, vise Ousmane Sonko. Et celui-ci semble bien le percevoir.

Lors de sa visite hier à la coalition citoyenne Le Peuple, le député et leader de Pastef a déclaré qu’il y a un autre complot et qu’il sera lié au terrorisme. «Ils ont traité tout le peuple sénégalais de terroriste. Ça ne m’étonnerait pas que, dans les prochains jours, un acte jugé terroriste soit fomenté pour créditer cette thèse. Je demande aux populations d’être vigilantes », at-il laissé entendre.

MACKY, PAS CONTENT DE SES TROUPES !

 Il demeure évident qu’à chaque sortie, les leaders de la mouvance présidentielle démontrent que derrière les accusations de viol de la dame Adji Sarr, il y a une réelle volonté de détruire un homme politique.Avantle ministre Me Malick Sall, le député Aliou Dembourou Sow, connu pour ses discours incendiaires, s’étaitinvité au débat. Pour dire : «Si vraiment Sonko veutl’affrontement, et rien que l’affrontement, il nous trouvera sur son chemin. On ne le laissera pas brûler le pays et détruire notre héritage historique de paix sociale, de stabilité légendaire et de concorde nationale. S’il veut vraiment la guerre, il l’aura.»

Poursuivant, le député apériste s’est également entêté en soutenant que le Président Sall avait droit à un troisième mandat. « Seul le Conseil Constitutionnel peut valider ou rejeter une éventuelle candidature de Macky Sall. Que Sonko sache que ses menaces ne passeront pas. Aucun politicien et/ou membre de la société civile n’a le pouvoir d’écarter le Président Macky de la course, si toutefois il nourrit l’ambition d’y participer en 2024 », avait-il prévenu. Et tout cela ne participe pas à calmer le jeu. Mais de toute évidence, d’après nos informations, le chef de l’Etat n’a pas vraiment aimé certaines de ces sorties et de façon générale, la position de certains de ses hommes dans la gestion de cette crise. Au-delà, il n’est pas satisfait de certaines de ses troupes dans l’exécution des tâches publiques dont les défaillances de mise en œuvre ont été à l’origine d’un certain mécontentement. Toujours, selon nos informations, il y a de fortes tractations au Palais pour sonner le vrai temps de l’action avec tout ce que cela nécessitera comme exigences et comme changements. Ça va sévir !

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