Après le phénomène Diary SOW, voilà le Sénégal éperdu qui replonge, tourmenté par une jeune fille perdue. Coachée par le diable d’avocat, Adji SARR s’est cassée le cou en chutant du haut de la montagne de contradictions qu’elle a amoncelées. Si elle a échappé à la gendarmerie qui a donné suite à sa plainte, pour l’opinion, devant qui elle a confirmé qu’elle n’est, en fait, qu’une marionnette, ce procès est déjà fait.
Affaire Adji SARR- Ousmane SONKO, cette combinaison, qui n’aurait jamais dû exister, fait le chou gras des journaux depuis bientôt deux mois. Pendant que le monde est préoccupé par la pandémie, au Sénégal on s’occupe de massage. Par la volonté du Pouvoir, une masseuse s’est hissée au-devant de la scène, engagée à rabaisser un leader politique à son niveau qui tutoie les bas-fonds. Alors que les blessés ne sont pas encore tirés d’affaire, alors que les morts ne sont pas tous inhumés, alors que les larmes n’ont pas encore séché, Adji SARR est sortie de son mutisme, commandée par des forces étatiques déterminées à jeter le discrédit sur le principal opposant au pouvoir. « Il m’a dit un jour qu’il avait eu une dispute avec sa femme et pour le séduire celle-ci avait porté une robe rouge. Mais cela ne l’a pas retenu ce jour-là, il est venu me voir… », a -t-elle déclaré. Ainsi, abandonnant ses déguisements obscènes qui pullulent dans la toile, Adji SARR se vautre dans un voile pour expliquer le déroulement des nombreux viols qu’elle dit avoir subis. « S’il jure que le Coran qu’il n’y a rien eu entre nous, je retire ma plainte et j’assume les conséquences », soutient-elle. Qui pourrait croire à un viol après avoir entendu ces déclarations ? Ce tissu de contradictions qu’elle a déroulé devant la gendarmerie qui aurait dû l’arrêter et la poursuivre pour dénonciations calomnieuses, seuls les soutiens de Macky SALL y croient. Et en payant pour le faire passer sur une chaine de télévision, ils ont fini par corroborer la théorie du complot.
Cette sortie de la masseuse prouve à ceux qui en doutent encore que Macky SALL n’a pas lâché l’affaire. Pris au dépourvu, il avait besoin de temps. La paix et l’accalmie auxquelles il appelle ne sont que des leurres. A d’autres occasions, il a démontré que les appels au calme et la médiation des guides religieux ne pouvaient lui empêcher d’aller au bout de sa logique.
Ainsi, alors que les arrestations d’activistes se poursuivent, Macky SALL affiche le sourire tout en multipliant les initiatives tendant à isoler le leader de PASTEF. Cette sortie inopportune de la masseuse obéit à cette stratégie. Comme nous l’avons indiqué, dans une autre chronique, en accusant Ousmane SONKO de viol et en le présentant comme « un redoutable cow-boy qui, la nuit tombée, s’arme jusqu’aux dents pour se lancer à la traque de gros gibiers », Adji SARR et Cie s’en prennent, sans ambages, à l’image du député mis en cause. Cette description de l’homme et cette présentation des faits devaient désabuser les Sénégalais au point de les inciter à croiser les bras et à observer le régime de Macky SALL conduire tranquillement Ousmane SONKO à l’échafaud comme il l’a déjà fait à Khalifa SALL et à Karim WADE.
Seulement, il va falloir échafauder un autre plan. Parce que celui-là, il est au fond de l’eau. Si Adji SARR a le profil pour tenir le rôle de la dévergondée accusatrice, elle n’a pas les épaules encore moins les arguments pour être le moyen par lequel Macky SALL va passer pour avoir la peau du leader de PASTEF.
Mame Birame WATHIE