En s’acharnant sur le leader de Pastef Ousmane Sonko, Macky et réussi finalement à regrouper l’opposition autour de ce dernier.
L’Affaire Sweet Beauty qui devrait servir à le discréditer à jamais est en train de servir de tremplin et de catalyseur à une réunification qui faisait terriblement défaut à l’opposition.
Le Mouvement M2D rappelle à bien des égards le M23, toute proportion gardée.
Les visites de Sonko à ses souteneurs dont Khalifa Sall qui l’a reçu hier, sonnent comme des opérations de communication dont le but est d’assoir de larges convergences de vue entre opposants. Elles ont fini de montrer à la face du monde, que l’opposition a son chef et que ce dernier entend regrouper tout le monde autour de sa personne.
Ousmane Sonko aurait été à l’aise de dérouler son agenda que le contexte lui permet largement s’il n’y avait pas une certaine maldonne Karim et Khalifa qui se dessine de plus en plus.
Il est difficile aujourd’hui de définir clairement la position du Parti démocratique sénégalais (Pds) et de son leader Me Abdoulaye Wade dans le landerneau politique.
Personne ne connait véritablement les termes du protocole de Qatar et il est possible que Karim débarque au Sénégal dans les prochains jours ou prochaines semaines.
Et il n’est pas exclu que l’impératif de la réunification de la famille libérale fasse que Karim soit plus proche de Macky que de Sonko ou d’un quelconque autre leader politique.
Et cette démarche pourrait, ainsi, freiner dans une certaine mesure l’élan pris par l’ascension de Sonko.
Macky pourrait ainsi opter d’amnistier le leader libéral aujourd’hui en exil au Qatar dans l’optique d’une recomposition politique avec comme fer de lance, le fils de Wade.
Cette otique qui est loin d‘être chimérique est plus vraisemblable et ne daterait pas d’aujourd’hui.
Si l’entente entre Me Wade, Macky Idrissa Seck se confirmait, le mouvement politique qui s’en sortirait sera puissant et difficilement contournable.
Or, si l’alliance Macky-Idy, le patron de Rewmi sorti second à la présidentielle a été possible, il ne serait pas étonnant que Wade les rejoignent pour une jonction où son fils pourra jouer les premiers rôles. Et ce sera une façon de rendre la tâche difficile à Sonko et aux autres leaders du M2D.
Et dans cette dynamique de renforcement du camp de la majorité, Macky compte également beaucoup sur Khalifa Sall. L’éventuelle amnistie de ce dernier lui redonnera toutes les chances d’assoir son leadership à Dakar et ailleurs dans le Sénégal.
Macky souhaite ainsi réunifier la grande famille socialiste, un vieux souhait d’Ousmane Tanor Dieng afin de renforcer ses alliés et mieux les intégrer dans son agenda.
Cependant, Khalifa, un dur à cuir ou à cueillir, ne se laissera pas convaincre aussi facilement.
Donc, sans en donner l’ère, Sonko et Macky se battent à être dans les bonnes grâces de Karim et Khalifa qui, du fait de leurs postures qui semblent inconfortables, vont arbitrer le jeu politique au profit de l’un ou de l’autre.
En clair, rien n’est encore sûr dans le paysage politique sauf si ce n’est le fait que Sonko a réussi son test de chef de l’opposition et de principal challenger de Macky.
Et comme les leaders autres géants politiques que sont Khalifa et Karim ont encore leurs mots à dire, il serait prématuré de verser dans des pronostics au risque d’être démenti par les faits.
Tant que la situation de ces deux leaders n’aura pas été éclaircie, il sera difficile d’y voir clair.
Mais Sonko lui, semble avoir misé sur Khalifa, en tout cas beaucoup plus que sur Karim.
Car, son premier réflexe aurait été d’aller voir l’ancien Président Wade. Ce qu’il a évité de faire jusqu’ici. Une démarche qui en dit long sur la situation actuelle.
Mais Macky, en retardant les amnisties les concernant, détient encore des cartes importantes entre ses mains.
Est-ce qu’il y aura maldonne Karim et Khalifa ?
L’avenir proche nous le dira.
Assane Samb